Genève compte un cours de cafetier de plus (lire ci-dessous). Délivrée comme ça, la nouvelle n’intéressera guère que les quelque 500 personnes qui se présentent chaque année à l’examen du Certificat de cafetier-restaurateur. Dans les faits, un nouveau front s’ouvre dans la guerre de la limonade. «Ces cours rapportent entre 500’000 et 600’000 francs par an à la Société des cafetiers. Il s’agit de l’essentiel de ses revenus», relève ainsi Roland de Siebenthal, propriétaire du Lyrique et ancien trésorier de l’association patronale. Bien qu’elle ne soit pas seule sur le marché, la Société des cafetiers peut en effet compter sur sa position éminente pour mettre en avant des cours qui coûtent au minimum 3400 francs sur sept semaines.
Laurent Terlinchamp, président de la Société des cafetiers, réfute pourtant toute attaque du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers (GPRH), dont les soixante membres sont issus d’une scission d’avec l’association historique et ses 1400 adhérents: «Il ne s’agit en aucun cas d’un missile. Plusieurs organismes donnent ces cours. Au final, qualité et résultats font le marché», estime, M. Terlinchamp, qui met en avant le succès des candidats présentés par son association et la confiance du Service du commerce, chargé des examens. Dans ce duel à fleurets mouchetés, le GPRH n’est pas en reste. Son président, Jean-Pierre Bedonni précise ainsi que «l’objectif est d’aider les gens à se former correctement et limiter tant la casse que la concurrence déloyale. Si ça peut dynamiser les cours de cafetier, tant mieux.»
Reste qu’avec un système de cours que tout un chacun peut suivre à la maison, à son rythme, et une politique tarifaire agressive, le GPRH s’apprête à se tailler une jolie part dans la prébende dont jouissait jusqu’ici la Société des cafetiers.