Les infractions au code de la route ont fait exploser l’activité pénale de la justice genevoise en 2014. En cause? Le serrage de vis décidé par Berne avec son programme Via Sicura. «Nous avons dû adapter les sanctions, a notamment expliqué le procureur général Olivier Jornot. Autrement dit, les violations de la loi sur la circulation routière (LCR), sanctionnées auparavant par une contravention, sont aujourd’hui considérées comme des délits.» En chiffres, la très forte hausse se traduit par plus de 8000 infractions à la LCR, soit 36% de l’ensemble des procédures pénales. Le nombre de ces infractions en 2013 se situait à 4400, soit 24% du total des procédures.
Constat différent pour la filière civile et la filière administrative. Dans ces deux secteurs, le nombre de procédures est resté stable. En résumé, la justice du canton a traité 98’803 procédures en 2014 (+5%). Sur ce chiffre, 35% des dossiers relevaient de la filière pénale, 58% de la justice civile et 7% du droit administratif. Pour s’occuper de ces dossiers, le Palais de justice comptait 143 postes de magistrats à plein temps, soit 10 de plus qu’en 2013, et 544 postes de collaborateurs permanents.
Côté charges, le fonctionnement de la justice en 2014 s’est élevé à 170 millions de francs (+8,2%). «Cette somme représente environ 2% des dépenses de l’Etat de Genève», a relevé Olivier Jornot. «Aucun budget de l’Etat n’a progressé autant que celui de la Justice, ces quatre dernières années», a précisé de son côté François Longchamp, président du Conseil d’Etat. En verve, il a profité de la cérémonie pour rappeler son attachement à la séparation des pouvoirs et inviter les magistrats à rendre une justice «juste et sereine».