RER Léman Express: Qui fait quoi?

CEVA • Qui conduira le futur réseau transnational? A quelles conditions salariales? Un député veut régler rapidement le flou sur le statut du personnel en tenant compte des investissement consentis.

  • Genève investit 1,5 milliard de francs dans le CEVA. STéPHANE CHOLLET

    Genève investit 1,5 milliard de francs dans le CEVA. STéPHANE CHOLLET

«Qui conduira les rames du futur RER Léman Express? En Suisse? En France? Et à quelles conditions salariales? Qui assurera la sécurité des passagers? Est-ce que le nettoyage des rames et l’entretien du matériel roulant seront effectués côté français car moins chers? Qui réparera les avaries?». Voilà les principales interrogations soulevées par le député socialiste Thomas Wenger. Sa motion Pour une exploitation optimale du RER Léman Express, déposée au Grand Conseil le 25 mai, vise à clarifier le flou régnant actuellement sur le statut et les conditions de travail du personnel du futur réseau transnational. Pour mémoire, les CFF côté suisse et la SNCF côté français seront chargés de l’exploitation de 230 km de lignes et de plus de 40 gares dont la mise en service est prévue pour décembre 2019.

Sécurité ferroviaire

«Toutes les missions évoquées par la motion font partie du cœur de métier des cheminots français et suisses et garantissent un haut niveau de sécurité pour les usagers», appuie Thomas Wenger. Avant de poursuivre: «Nous avons besoin de maîtriser l’ensemble du système de sécurité ferroviaire. Il ne peut pas y avoir de sous-traitance sur les opérations de maintenance d’une infrastructure aussi fondamentale pour la mobilié dans la région. Il est aussi important de rappeler que Genève investit 1,5 milliard de francs dans le CEVA et la France 234 millions. L’interopérabilité du personnel de conduite entre les deux pays (ndlr: solution préconisée par le député, lire ci-dessous) doit se faire en regard de l’investissement consenti».

Incivilité et insécurité

Autres craintes, les risques liés aux incivilités et à une déshumanisation du service. «Comment seront assurées l’information aux voyageurs et la vente des titres de transport sur le réseau?», interroge Thomas Wenger. «Il faut une présence de personnel dans les futures gares du Léman Express et dans les trains car c’est elle qui empêche la montée de l’incivilité et de l’insécurité. La mission et les effectifs des polices ferroviaires devront être renforcés tout comme la coopération avec les services des douanes», préconise-t-il.

Pour le député socialiste, il est également impératif que la voix du personnel de terrain soit entendue. «Le pilotage de ce projet, considéré comme le chantier du siècle, ne peut être le fait des seuls experts. Les acteurs du futur RER, mécaniciens de locomotives, contrôleurs, agents d’entretien, agents de vente, personnel de sécurité, police des transports et agents d’informations doivent pouvoir contribuer à l’élaboration du modèle d’exploitation. De son côté, le Conseil d’Etat doit ensuite s’assurer que les choix effectués garantissent des conditions de travail optimales.»

Réponses attendues d’ici au 31 août 2016.

Trois scénarios à l’étude

GiM • Aujourd’hui, trois scénarios d’exploitation du futur RER Léman Express sont à l’étude. Le premier, vise une coopération entre les CFF et la SNCF avec engagement du personnel par les maisons-mère, chacune sur leur territoire, sans interopérabilité du personnel de conduite. Le second, confirme l’engagement du personnel par les maisons-mère, mais avec interopérabilité du personnel de conduite (un conducteur français peut piloter en Suisse et inversement). Le troisième scénario planifie l’engagement du personnel dans le cadre d’une filiale, soit basée entièrement en Suisse, soit ayant un siège en Suisse et un établissement stable en France (sujets fiscaux et droit social).