«Un café et une pipe s’il vous plaît!» Non, vous ne rêvez pas! Voilà un nouveau concept érotico-sexy qui débarque à Genève d’ici à la fin de l’année. «Notre établissement proposera une formule inédite avec de bons cafés et de bonnes gâteries relaxantes pratiquées par des écrémeuses professionnelles», garantit Bradley Charvet, l’un des concepteurs.
Pause-café
Pourquoi ouvrir un café érotique alors qu’il existe déjà des bars avec des prostituées? «Le café-pipe fait un tabac en Thaïlande, poursuit le responsable de la société facegirl.ch basée à Châtelaine. Notre clientèle, à la recherche d’escort girls, trouve intéressant l’idée de mélanger voyeurisme et discrétion. Les prestations seront protégées et se feront en dessous d’un comptoir design enrobant chaque client. Nous vendrons ainsi le café le plus de cher de Genève, soit à 60 francs.»
Autorisations
Et où sera niché le CaféPipe? «A Rive, entre le Starbucks Café et le McDonald, annonce Bradley Charvet. Il reste encore quelques points à régler, notamment avec les autorisations demandées par la police des mœurs.» En effet, pour ouvrir ce genre d’établissement, il est obligatoire de respecter la pratique genevoise, soit que le sexe ne s’affiche pas en vitrine, et d’annoncer à la police les prostituées qui y travaillent, tout comme cela se fait pour les salons de massage. Et Bradley Charvet de vanter le concept: «Il est prouvé que le plaisir du matin rend les hommes plus performants au travail!»
Concept étonnant
A Rive, certains commerçants sont interloqués en apprenant cette prochaine ouverture dans un quartier populaire. «C’est un gag! s’étrangle une vendeuse d’habits. Et les jeunes qui vont acheter des hamburgers, que vont-ils penser en voyant des mecs en extase devant leur café!» «Ils devraient plutôt l’ouvrir aux Pâquis», s’esclaffe une fleuriste.
Liberté de commerce
Même le conseiller municipal PDC Jean-Charles Lathion reste pantois: «C’est de mauvais goût! s’exclame-t-il. Surtout dans ce quartier où les commerçants se démènent pour survivre et pour réinventer des enseignes. L’implantation d’un tel café ne fera que décourager les autres. Dommage.» En revanche, pour la PLR municipale Helena Rigotti, patronne d’un café en Vieille Ville, la venue d’un café érotique à Genève ne la choque qu’à moitié: «Je suis pour la liberté de commerce. Il faut être inventif aujourd’hui pour faire tourner nos cafés. Quant à ce qui va se pratiquer dans cet établissement, vous savez, après tout, c’est comme dans les clubs d’échangisme.»