Ce qui les a marqués en 2022

Douze personnalités genevoises nous révèlent ce qui, selon elles, a marqué 2022. En tête figurent l'impact de la guerre en Ukraine et le retour des grandes manifestations sportives et culturelles. Quant à 2023, découvrez ce qu'ils et elles souhaitent aux Genevoises et Genevois.

  • Marie Barbey-Chappuis, maire de Genève. MP

  • Sophie Courvoisier, directrice d'Alzheimer Genève. DR

  • Noha Rod, capitaine du Genève-Servette Hockey Club. STEPHANE CHOLLET

  • Mauro Poggia, président du Conseil d'Etat. DR

  • Ivan Slatkine, président de la Fédération des entreprises romandes.

  • Robert Cramer, président de la Fondation Praille-Acacias-Vernets. MP

  • Tom Tirabosco, dessinateur. DR

  • Claude Inga-Barbey, comédienne et humoriste. MP

  • Lorella Bertani, avocate. DR

  • Silvana Mastomatteo, présidente de Caravane sans frontières. DR

  • Anthony Castrilli, président du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers. MP

  • Claude Bonard, historien. DR

Ils sont comédien, politiciens, restaurateur, historien, etc. Chacune de ces personnalités nous raconte l’événement qui, à ses yeux ou dans sa branche, a marqué l’année 2022. Sans surprise, plusieurs d’entre eux mettent en avant la guerre en Ukraine. L’offensive russe contre son voisin a débuté le 24 février.

L’historien Claude Bonard relève «les incidences de ce conflit dans la vie quotidienne des gens sur tout le continent et jusqu’à Piogre, avec la fragilité de notre approvisionnement énergétique et les secousses économiques qui en découlent».

Un constat que partage le président de la Fédération des entreprises romandes, Ivan Slatkine: «La guerre en Ukraine a eu un impact sur les prix de l’énergie qui vient réduire nos marges. S’ajoutent la politique zéro Covid en Chine et la hausse du prix des matières premières. Remplis d’espoir avec la sortie de la crise sanitaire, ces événements ont refroidi notre enthousiasme.»

Cet effet «douche froide», c’est aussi ce qui a marqué 2022 aux yeux du président du Conseil d’Etat Mauro Poggia. «La Commémoration du 1er juin a été un moment marquant, dans la mesure où les Genevois ont renoué avec une grande manifestation publique, après deux ans de privations. Malheureusement, le soulagement de voir les cas Covid diminuer, a été douché par l’extension du conflit en Ukraine.»

La maire de la Ville de Genève, Marie Barbey-Chappuis a, elle aussi, été marquée par l’actualité internationale que ce soit «la souffrance terrible du peuple ukrainien» mais aussi «le décès de cette jeune iranienne, Mahsa Amini, morte pour une mèche de cheveux qui dépassait de son voile».

Dans un registre plus festif, nombre de nos interlocuteurs relèvent la joie de retrouver les événements collectifs. Le capitaine du Genève-Servette Hockey Club, Noah Rod salue le come-back des «events en tout genre qui sont synonymes de retour à la normale après le Covid: les matchs de hockey et de foot bien sûr, mais aussi les marchés de Noël et l’Escalade». Même son de cloche, ou plutôt de fifres et tambours, pour Sophie Courvoisier. La directrice d’Alzheimer Genève s’est, elle aussi, réjouie du retour du cortège historique. A cette liste, Marie Barbey-Chappuis ajoute «les festivités du 1er Août avec la traversée de la Rade par Nathan Paulin devant une foule immense. Un beau moment d’émotion pour moi comme maire de Genève».

Quelques ombres au tableau toutefois, à l’instar de «la triste saga de l’agonie de notre Salon International de l’Automobile et son mirage de sable», dixit Claude Bonard. Anthony Castrilli président du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers est, lui aussi, un brin pessimiste à l’heure de dresser le bilan de l’année. Il déplore «l’obligation soudaine, pour des restaurateurs déjà esquintés par des mois de Covid (enfin derrière nous), de fermer leurs terrasses à minuit (ndlr: du dimanche au jeudi)… A laquelle s’ajoute une augmentation frappante des prix de l’énergie et du coût des matières premières. Autant d’événements qui n’étaient pas vraiment sur notre liste au Père Noël, mais que le soutien des Genevois a tout de même permis de compenser.»

Poursuivant inlassablement son combat contre la précarité, la présidente de Caravane sans frontières, Silvana Mastromatteo estime, elle, que «l’événement le plus marquant, c’est le fait de ne pas pouvoir avoir un lieu cet hiver pour accueillir les personnes sans-abris car les places manquent malgré les efforts accomplis». Dans son domaine d’activités, Sophie Courvoisier évoque «les récentes annonces de la recherche médicale pour les malades Alzheimer qui ont été un point fort de l’année 2022. Il nous reste à espérer que le nouveau médicament sera bientôt accessible aux Genevois touchés par la maladie.»

Interrogée à son tour, la comédienne et humoriste Claude-Inga Barbey revient sur «la polémique qui a eu lieu à l’université de Genève en mai, lors de la parution de deux livres de psychanalystes: Le sexe des modernes d’Eric Marty et La fabrique de l’enfant transgenre de Caroline Eliacheff et Céline Masson. Des conférences ont été interrompues par un groupe d’activistes avec lesquels aucune discussion ne s’est avérée possible, rappelle-t-elle. L’université a d’abord déposé une plainte à l’encontre des activistes, pour la retirer quelques semaines plus tard. Je me suis dit que si même une institution comme l’université avait peur de ces minorités et de leurs réactions, on n’allait pas vers le beau...»

Dans le monde judiciaire, l’avocate Lorella Bertani note «la modification du Code pénal en lien avec les infractions sexuelles. Avec notamment, le fait de retenir que toute pénétration, quelle qu’elle soit est un viol. Enfin! Cela se passe certes à Berne, mais aura des conséquences sur la justice de notre canton», souligne-t-elle.

Côté culture, celle qui est aussi présidente de la Fondation d’art dramatique cite «le choix de la nouvelle direction pour la Comédie de Genève. Un processus absolument passionnant, fait d’échanges enthousiasmants». Cet élan, c’est aussi celui du dessinateur Tom Tirabosco, qui, en 2022, a sorti son premier court métrage d’animation, «La baleine, sur lequel je travaillais avec mon collègue Leandro Basso depuis plus de quatre ans». Cerise sur le gâteau: «Nous avons gagné le Prix du public lors du dernier festival Animatou.»

Last but not least, l’ancien conseiller d’Etat qui préside la Fondation Praille-Acacias-Vernets, Robert Cramer salue «le vote du conseil municipal de la Ville de Genève sur le plan localisé de quartier Acacias 1. Un événement d’une importance comparable aux décisions qui ont amené à la construction du Léman Express, cela même si cette décision n’est pas encore définitive puisqu’un référendum a abouti», estime-t-il.

 

 

 

 

Et bonne année 2023 aux Genevois!

MP • Claude-Inga Barbey, comédienne: «Je souhaite aux Genevois d’avoir moins peur de tout, de la guerre, des pénuries, du dérèglement climatique et des TPG...»

Robert Cramer, président de la Fondation PAV: «Que les Genevois restent ce qu’ils sont: râleurs et généreux, attachés à leur ville et à leur canton et ouverts au monde, riches de leurs contradictions et de leur diversité.»

Anthony Castrilli, président du Groupement professionnel des restaurateurs et hôteliers: «Que nous puissions continuer de retrouver, malgré nos différences et désaccords, notre remarquable, belle et indispensable solidarité!»

Sophie Courvoisier, directrice d’Alzheimer Genève: «Beaucoup de bonheur et la santé! Que toutes les personnes puissent bénéficier de soins adaptés.»

Mauro Poggia, président du Conseil d’Etat: «Souhaitons que les nouvelles autorités politiques qui sortiront des urnes, aient majoritairement conscience des atouts exceptionnels de notre canton, qui devront être préservés par la juste contribution de chacun à l’effort commun, par un respect réciproque!»

Claude Bonard, historien: «Que les Genevois aient le souci du bien commun et fassent preuve de respect et de tolérance les uns envers les autres.»

Silvana Mastromatteo, présidente de Caravane sans Frontières: «Notre vœu, c’est la paix. Pas seulement l‘absence de guerre mais aussi le respect des droits fondamentaux pour tous, tels que l’alimentation et un logement décent.»

Ivan Slatkine, président de la Fédération des entreprises romandes: «Mon vœu: un environnement macro-économique plus stable.»

Tom Tirabosco, dessinateur: «Mon vœu: réduire le nombre de voitures et de moteurs bruyants! Que Genève devienne vite une ville du XXIe siècle, avec moins de trafic motorisé et favorisant au maximum la mobilité douce.»

Noah Rod, capitaine du Genève-Servette Hockey Club: «De belles fêtes de fin d’année. Et que 2023 soit une année où les gros titres ne seront que positifs!»

Lorella Bertani, présidente de la Fondation d’art dramatique: «Que les habitants et habitantes apprécient le bonheur de vivre dans une ville unique qui offre une palette incroyable d’activités, notamment culturelles.»

Marie Barbey-Chappuis, maire: «Une merveilleuse année aux Genevoises et aux Genevois avec la santé bien sûr et beaucoup d’émotions positives!»