Ces clowns qui redonnent le sourire aux enfants hospitalisés

Hôpiclowns fête un quart de siècle cette année. L’occasion de préparer un livre qui rendra hommage à toutes les personnes rencontrées durant ces années chargées en émotions.

  • Gertrude, Tao, Serpillette et Sidonie lors de la première année d’existence d’Hôpiclowns en 1996. DR

    Gertrude, Tao, Serpillette et Sidonie lors de la première année d’existence d’Hôpiclowns en 1996. DR

Un nez rouge, un costume coloré et quelques accessoires. Et surtout: une bonne dose d’humour. C’est ainsi qu’Hôpiclowns à Genève améliore la vie des gens hospitalisés ou en institution. Et ce depuis vingt-cinq ans. L’aventure a en effet débuté en 1996. C’était, à l’époque, une nouveauté en milieu hospitalier. «Pour nous, il s’agissait de revendiquer un vrai métier car nous sommes tous des clowns professionnels, explique Isabelle Chillier, alias Serpillette. Nous étions quatre au début, issus de la formation du Rire Médecin, et il a fallu convaincre qu’on était solides et qu’on avait notre place au sein de l’hôpital. Ce n’était pas forcément évident.»

Du rire aux larmes parfois

Présente dans l’association depuis sa création, Isabelle Chillier ne se voyait pourtant pas forcément exercer dans ce milieu. «J’avais une peur bleue des hôpitaux, confie-t-elle. Rien que l’odeur me mettait mal à l’aise.» Un cadre de travail auquel elle s’est peu à peu habituée. Et puis, au fil du temps, il y a les rencontres. Les enfants. Les parents. Le personnel soignant. Et des situations parfois difficiles. «On se retrouve face à des gens en souffrance, poursuit Anne Lanfranchi, alias Sidonie et directrice d’Hôpiclowns. On se doit d’être justes dans notre approche, dans la façon dont on va aborder la situation et surtout, on doit savoir quand se retirer aussi lorsque cela s’avère nécessaire.»

Car si leur métier est de divertir et de faire rire, les clowns sont, par la force des choses, régulièrement confrontés à leurs propres émotions. «Il m’est arrivé de devoir sortir d’une chambre car je sentais que je n’arrivais plus à retenir mes larmes», raconte Isabelle Chillier. Mais malgré cela, il y a aussi et surtout beaucoup de joie et c’est une aventure humaine des plus réjouissantes.»

Une liesse que les 14 clowns de l’association partagent chaque année avec près de 10’000 petits malades. «75% de nos activités se déroulent à l’Hôpital des enfants, précise Anne Lanfranchi. Mais nous proposons également des interventions pour les adultes et les personnes âgées, comme à l’hôpital de Loëx.»

Une passion intacte

Malgré une année 2020 perturbée par la crise sanitaire, l’association, qui vit de fonds privés et d’une participation financière des communes, se porte bien. «Notre budget annuel est de plus de 800’000 francs, souligne la directrice. Bien que nous ayons des membres fidèles, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux donateurs. On se rendra réellement compte de l’impact de 2020 cette année.»

Quoi qu’il en soit, après vingt-cinq ans d’activités, la passion et l’investissement des professionnels d’Hôpiclowns demeurent intacts. Pour célébrer cet anniversaire, l’association a prévu de sortir un livre en hommage à toutes les personnes rencontrées au cours de ces années. La parution est prévue pour 2022. Pour Anne Lanfranchi, la reconnaissance des familles est inestimable: «Les plus beaux témoignages que nous puissions entendre, c’est lorsque les gens nous disent que ce dont ils se souviendront du temps passé à l’hôpital, c’est des clowns.»