«Ces nouveaux trottoirs sont de véritables croche-pattes»

Les nouvelles bordures de trottoirs ne font pas l’unanimité. Elles seraient pourtant conçues spécialement pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite. Explications.

  • Les nouvelles bordures pour passages piétons près de l’arrêt de tram des Avanchets, à côté du centre commercial Balexert,  peuvent réserver de désagréables surprises. STéPHANE CHOLLET

    Les nouvelles bordures pour passages piétons près de l’arrêt de tram des Avanchets, à côté du centre commercial Balexert, peuvent réserver de désagréables surprises. STÉPHANE CHOLLET

  • STÉPHANE CHOLLET

Laurence est fâchée. L’objet de son courroux: les nouvelles bordures de trottoirs. C’est à l’arrêt de tram des Avanchets, route de Meyrin à la hauteur du centre commercial Balexert, qu’elle a bien failli tomber et à plusieurs reprises. «Ils ont modifié les bordures situées à chaque extrémité des passages piétons. Elle sont plus hautes et plus en pente, décrit-elle. Résultat: C’est un vrai croche-patte pour les personnes à mobilité réduite!»

Elle qui rencontre des difficultés à lever la jambe ne serait pas la seule à se plaindre de ce nouvel aménagement. «J’ai discuté avec un ouvrier sur place. Il m’a dit avoir observé une personne en chaise roulante qui a aussi failli chuter.» Un incident que l’ouvrier aurait fait remonter à ses supérieurs.

Un centimètre plus haut

Interrogé sur ce point, Roland Godel, porte-parole du Département des infrastructures, nous livre les explications recueillies auprès des ingénieurs du génie civil. «En réalité, les bordures en question sont conçues pour les personnes à mobilité réduite (PMR) et permettent aux chaises roulantes de les franchir plus facilement grâce à leur pente douce, indique-t-il. De plus, pour les personnes malvoyantes, leur forme permet d’améliorer sensiblement leur détection.»

Et le porte-parole d’ajouter: «Pour les autres usagers, la hauteur finale représente seulement un centimètre de plus par rapport à une ancienne bordure abaissée.»

«Juste assez pour que je trébuche!», lance Laurence, peu convaincue par cette démonstration, avant d’inviter les ingénieurs à quitter leur bureaux pour venir constater les «dégâts» de leurs nouvelles bordures par eux-mêmes.

A noter que ces bordures pour passages piétons vont se généraliser «à terme sur tout le domaine public cantonal», précise Roland Godel.