DESSIN • Tantôt rebelle, tantôt tendre, souvent drôle voire douloureusement réaliste, le dessin de presse a toujours la cote auprès des lecteurs. Il faut dire qu’en quelques traits, leurs auteurs tracent les contours de l’actualité et pointent de leur crayon ce qui en fait le sel. L’un de ces artistes, le célèbre Patrick Chappatte expose au Commun dès le 17 décembre.
Intitulée Chappatte – Gare aux dessins!, son exposition se penche tout particulièrement sur le pouvoir de la caricature politique. «En ce début de XXIe siècle, le dessin de presse cristallise de nombreuses questions: peut-on rire de tout et avec tout le monde? Peut-on tout tolérer au nom de la liberté d’expression? Défendre la satire politique dans un contexte mondial de plus en plus tendu crée débat même au cœur des démocraties occidentales», explique Nathalie Herschdorfer, directrice du Musée des beaux-arts du Locle qui produit l’exposition.
Rôle des caricaturistes
L’expo donne à réfléchir sur le rôle des caricaturistes dans nos sociétés. Un combat né au XIXe siècle et qui perdure aujourd’hui encore. «Le dessin de presse se trouve sous le feu croisé de multiples pressions: le pouvoir, les religions, les réseaux sociaux», observe Chappatte. «Pourtant la satire politique continuera, car elle est indispensable au débat citoyen. Comme l’eau, l’humour trouve toujours un chemin.»
Depuis son passage au Locle en 2020, le projet a été repensé afin d’intégrer l’actualité chargée des deux dernières années. Un espace est ainsi consacré au Covid. Mais, ce n’est pas tout: une section est dédiée au dessinateur Hani Abbas. S’ajoutent des œuvres polémiques de plusieurs dessinateurs et dessinatrices, tels que les Suisses: Herrmann, Martial Leiter, Mix & Remix.
L’exposition a été conçue par Chappatte lui-même, tandis qu’Eric Burnand, journaliste et scénariste de BD, a rédigé les textes.
«Chappatte – Gare aux dessins», au Commun, rue des Bains 28, du 17 décembre 2021 au 20 février 2022, entrée libre.
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