Ils sont une vingtaine de pêcheurs, en ce dimanche 16 janvier au soir, pour célébrer l’ouverture de la pêche à la truite, le traditionnel salmonidé, dans le lac Léman. La pêche a été bonne: près de 10 kilos en une journée. On en oublierait presque le cadre, qui n’est plus le même qu’il y a trois mois. Car entre-temps, l’Amicale des pêcheurs du Léman (APL), qui a fêté ses 90 ans l’année dernière, a déménagé dans la nouvelle Maison de la pêche, située à l’intérieur de l’imposante structure en acier construite au bout de la plage des Eaux-Vives.
Nostalgie
Comme ils le craignaient (lire notre édition du 26 août 2021), les occupants ne sont pas totalement séduits par leur nouveau décor, essentiellement en raison de son caractère métallique qui tranche avec le bois (et l’authenticité) des anciennes bicoques. «Les architectes ne nous ont pas assez consultés et ça se sent», déplore Lydia Lucchetta, présidente de l’APL, qui pointe également les difficultés rencontrées par les pêcheurs professionnels.
Interrogés par nos soins, ces derniers sont entre-temps revenus à de meilleurs sentiments. «Oui nous étions déçus par cette nouvelle Maison de la pêche, mais ce n’est plus le cas», commente François Liani, pêcheur professionnel depuis une trentaine d’années à Genève.
«Des changements importants ont été faits et on a maintenant l’impression d’être écouté». Parmi les améliorations: le sol en goudron noir, particulièrement difficile à nettoyer, sera remplacé par de la résine. A l’intérieur, différents aménagements ont également été possibles.
Idem dans le local réservé aux amateurs, où différents membres ont œuvré, notamment Schoupy, mémoire vivante de l’APL et pêcheur depuis plus de 30 ans. Mobilier, décorations aux murs avec un système d’aimant (il faut bien s’adapter): tout a été fait pour redonner un aspect convivial. «On trouve des solutions. Mais avant, c’était quand même beaucoup plus chaleureux», déclare le retraité, qui a notamment fixé une imposante barre à roue en bois.
Optimisme
L’amertume s’estompe finalement et les sourires reprennent le dessus. «C’est pas si mal ici. On a même plus de place qu’avant et des toilettes à disposition. C’est mieux que d’aller nous soulager dans le lac», plaisante Lydia Lucchetta. «Et il fait plus chaud qu’avant grâce aux radiateurs. C’est quand même plus moderne», ajoute Serge, également membre de l’APL. En admirant la pêche du jour, la présidente de l’association ajoute: «C’est un très bon début de saison. Ça promet une belle année d’autant que les événements ne manquent pas», tels que les compétitions internationales et les concours organisés par l’Amicale elle-même.