«En termes de design et d’élégance, on se rapproche de l’Airbus A380»
Frédéric Gisiger, directeur général de la brasserie Lipp
Les panneaux indiquent «Ouverture en automne 2021». Pourtant, derrière les palissades du chantier, les ouvriers continuent de s’activer. A jeter un œil à l’intérieur, Confédération Centre nouvelle génération ne semble pas près d’ouvrir ses portes. «On parle de quel automne exactement? 2021 ou 2022?», ironise un connaisseur du dossier.
Les travaux et l’aménagement des boutiques auraient-ils pris du retard? Pas à en croire la porte-parole de la direction du centre qui affirme que le complexe ouvrira en partie avant les fêtes et qui soutient donc sans broncher qu’il n’y a pas de retard puisque l’automne s’achève officiellement le 20 décembre.
Pour rappel, «dans ce lieu d’avant-garde, mode, food et divertissement seront des repères incontournables du paysage genevois», promet l’argumentaire publicitaire de ce projet ambitieux en plein centre-ville. De quoi intriguer… Quels seront les acteurs incontournables qui investiront ce lieu stratégiquement positionné au cœur des Rues-Basses? Une question d’autant plus cruciale que pour attirer la clientèle, ce type de centre a besoin d’une locomotive. Un temps pressenti, Décathlon a préféré ouvrir un point de vente à Eaux-Vives 2000.
Pour l’heure, la marque la plus connue qui va débarquer à Confédération Centre est Etam. Déjà installé à Balexert, le spécialiste de la lingerie féminine devrait prendre place au rez-de-chaussée avec un accès direct depuis la rue de la Confédération.
La Redoute, spécialisée dans le prêt-à-porter et la décoration maison, proposera, elle, un show-room. S’ajouteront deux magasins de décoration d’inspiration nordique Søstrene Grene et Flying Tiger. On retrouvera aussi une pharmacie.
Dans un autre registre: une marque de vélos électriques sera de la partie.
A voir et à manger
Côté divertissement, les cinémas rempilent, passant même de 4 à 6 salles. A quoi s’ajoutera un centre de réalité virtuelle high-tech et très hollywoodien.
La restauration, elle, occupera une place de choix au dernier étage. Un food court, dans l’esprit «street food», verra le jour. Le tout accompagné d’un restaurant asiatique, d’un bar à vin mais aussi du retour de Capocaccia «dans ses locaux historiques», comme le clament eux-mêmes les propriétaires du restaurant italien.
«Ouverture graduelle»
Quant à savoir quand tout ceci sera accessible au grand public, les promoteurs restent évasifs et parlent désormais d’une «ouverture graduelle» ou d’un «soft opening» comme on dit dans le jargon.
Pas de quoi entamer le moral du directeur général de la brasserie Lipp, qui est resté ouvert malgré le chantier, démarré en 2019. Frédéric Gisiger se veut confiant: «J’ai connu le centre à l’époque où cela ressemblait au Titanic. Là, en termes de design et d’élégance, on se rapproche plus de l’Airbus A380.» Il ne reste donc plus qu’à attendre le décollage et, pour les porteurs du projet, à espérer que Confédération Centre ne connaîtra pas le même échec commercial que le géant du ciel.