SÉCHERESSE • En cette mi-juillet, le thermomètre ne cesse de grimper. Une canicule qui n’est pas sans conséquence pour les cours d’eau de la région. Mais aussi pour les poissons. Les explications de Guillaume Marsac, adjoint au directeur général de l’Office cantonal de l’eau.
GHI: Quel est l’état actuel des rivières du canton? Guillaume Marsac: Il est très critique. On risque d’atteindre les records des débits les plus bas observés sur certains cours d’eau, à l’instar de l’Allondon, la Drize ou encore l’Aire. La dernière fois que l’on a connu une telle situation, c’était lors de la canicule de 2003.
Quelles sont les conséquences? L’eau manque. De plus, elle est très chaude. L’oxygénation est trop faible. L’habitat n’est plus adapté à la survie des poissons. Résultat: ils meurent.
Quelles mesures peut prendre le Canton pour remédier à ce problème? La principale mesure consiste à la mise à ban de l’Allondon (en photo). Elle intervient dès que le débit passe en dessous de 400 litres par seconde. La baignade, le bain des animaux, la navigation, la pêche, l’orpaillage, l’empilement de pierres, tout passage à gué, ainsi que toute activité dans le cours d’eau sont interdites.
D’autres mesures sont-elles envisagées? Nous avons aussi procédé à des pêches de sauvegarde dans l’Aire. On pêche les poissons et on les déplace dans des cours d’eau où la situation est moins critique.
En France voisine, les mesures sont plus contraignantes. Un arrêté préfectoral interdit aux habitants d’arroser leur pelouse ou encore de laver leur voiture. Y a-t-il des interdictions de ce type prévues à Genève? Aujourd’hui, il n’y a pas de système fédéral similaire. Mais, la Confédération y réfléchit. En revanche, au niveau local, on collabore, comme on l’a toujours fait, avec les autorités de France voisine à travers un échange d’informations et une sensibilisation de nos populations pour trouver des solutions communes à ce type de problèmes.