Décriée mais nommée

Parfois voire souvent, les archives ont du bon. Prenez cet article intitulé «Les méthodes de la cheffe de la petite enfance fortement décriées» paru dans la Tribune de Genève, en mars 2018. Cinq ans plus tard, il trouve un écho dans l’actualité. Voyez plutôt: en ce mardi 14 mars, la commission de contrôle de gestion sur le foyer de Mancy rend son rapport. Au-delà des dysfonctionnements de cette structure qui accueille de jeunes autistes depuis juin 2018, il est question de la gestion de ce dossier par l’Office médico-pédagogique (OMP).

De quoi faire dire à la députée PS Jennifer Conti, membre de la commission, à l’attention de la conseillère d’Etat chargée de l’Instruction publique, la PS Anne Emery-Torracinta: «Quand, en tant que capitaine d’un paquebot, on rate complètement le cap, on assume. On ne charge pas les seconds qu’on a soi-même choisis.» Parmi ces «seconds»: la directrice de l’OMP.

Nommée à l’automne 2018, cette socialiste occupa la fonction jusqu’en décembre 2021, soit pendant la période durant laquelle les faits de maltraitance se sont produits. Il n’est pas question ici de juger ce qu’elle a fait ou non pour dénoncer la situation, faire remonter l’information ou mis en place, sur le terrain, pour tenter de régler le problème. Ce qui interroge, c’est sa nomination à l’automne 2018. Et ce, alors que le 3 mars sortait l’article révélant une levée de boucliers de l’ensemble des responsables des secteurs regroupant les structures d’accueil de la petite enfance en Ville de Genève. Ces 14 cadres dénonçaient «une ambiance délétère» et expliquaient leurs difficultés pour «poursuivre une collaboration étroite et basée sur la confiance» avec leur cheffe de service. Quelques mois plus tard, cette dernière prenait la tête de l’OMP.