Des boîtes aux lettres vandalisées à la chaîne

DéGATS • Des malotrus s’en prennent aux boîtes aux lettres pour dérober leurs contenus. Un phénomène qui gagne en importance dans plusieurs quartiers de la ville.

  • En attendant les réparations, les locataires tentent de rafistoler leurs boites aux lettres comme ils le peuvent. DR

    En attendant les réparations, les locataires tentent de rafistoler leurs boites aux lettres comme ils le peuvent. DR

DéGATS . «Ça fait trois fois en deux semaines. J’ai jamais vu ça», s’affole Patrick, un retraité des Pâquis. A l’origine de ce coup de sang, le saccage de sa boîte aux lettres à trois reprises, à la fin du mois de décembre, dans son immeuble situé rue de Lausanne. «A chaque fois, tout est détruit. C’est invivable», se lamente l’ancien commerçant, qui, en plus des dégâts matériels, déplore le vol de plusieurs courriers.

Boîte arrachée

C’est également le cas de Neves, habitante de Plainpalais, à qui un colis a été volé. «Ma boîte a été arrachée deux fois, comme celle de ma voisine. On ne sait pas quoi faire pour que ça cesse», se désespère la mère de famille. Loin d’être des cas isolés, les témoignages de victimes sur les réseaux sociaux se multiplient, surtout pendant la période des fêtes.

Prévention difficile

«De manière générale, on constate une augmentation des incivilités dans les quartiers, même si ce n’est pas spécifique aux boîtes aux lettres», confirme Anna Vaucher. Chargée de la communication pour le Département des finances, de l’environnement et du logement (DFEL), dont dépend la Gérance immobilière municipale (GIM). Elle ajoute: «Il faut distinguer les boîtes aux lettres des vols de paquets dans les boîtes à lait, qui, eux, n’impliquent pas forcément de dommages matériels. Dans ces derniers cas, seuls les locataires lésés peuvent déposer plainte auprès de la police.»

Mais comment se prémunir contre ces destructions? «La prévention est difficile, reconnaît Anna Vaucher. Les codes d’entrée ne suffisent pas et une surveillance permanente est bien sûr impossible.»

51 plaintes en 2021

Dès lors, que faire si l’on est victime? «Il faut déposer une plainte pénale et interpeller son assurance-ménage», répondent les autorités. Pourtant, peu de victimes font ce choix. En 2021, seuls 51 cas ont été rapportés à la police. De leur côté, les forces de l’ordre recommandent de s’inscrire au «suivi de colis» de la poste pour pouvoir suivre l’acheminement et, en cas d’absence, se faire livrer son colis à une autre adresse, par exemple professionnelle ou familiale. La police rappelle également que les périodes de vacances sont particulièrement concernées par ces vols. «Soit on charge une personne de confiance de retirer son courrier soit on fait bloquer son courrier à la poste durant son congé», conclut Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la police genevoise. TR