Face à face: votations du 25 septembre - Stabilisation de l'AVS (AVS 21)

  • Marie-Claude Sawerschel. DR

  • Fabienne Abramovich. LUCIEN FORTUNATI

Solidarité intergénérationelle

Marie-Claude Sawerschel, présidente des Vert’libéraux genevois

OUI • Les Babyboomers parmi nous ne peuvent qu’être frappés par l’inquiétude de nos enfants et petits-enfants sur ce qu’il adviendra de leurs rentes lorsqu'ils atteindront l’âge de se retirer. A peine entrés dans la vie active, les voilà en train de se constituer un 3e pilier, un réflexe que peu des plus anciens ont eu à leur âge.

Créée en 1947, l’AVS est notre assurance la plus sociale, un formidable outil de redistribution clairement favorable aux petits revenus, qui met tous les actifs à contribution pour assurer aux aînés une vieillesse digne.

Seulement, voilà: nous sommes de plus en plus nombreux à arriver à l’âge de la retraite, sans compter que notre espérance de vie a bondi de 16 ans depuis le milieu du XXe. Si 6,5 cotisants assuraient la rente d’un retraité en 1948, ils ne sont plus que 3,2 aujourd’hui et seront à peine plus de 2 en 2050. Il faut trouver des solutions pour ne pas laisser l’AVS couler!

La solidarité intergénérationnelle doit jouer à fond: un léger relèvement de la TVA et la retraite à 65 ans pour tout le monde consolideront les caisses. AVS 21 prévoit en outre une flexibilité plus grande de départ à la retraite, qui pourra être prise entre 63 et 70 ans. Ne nous trompons pas de combat: la réforme ne se fait pas sur le dos des femmes. C’est au niveau de l’égalité salariale et de la réforme du 2e pilier, à venir, que les vrais enjeux de l’égalité se jouent. Les Vert’libéraux s’engageront avec énergie dans ce combat! Le 25 septembre, donnons notre voix à une réforme qui assurera les retraites des générations à venir. Votons deux fois oui.

 

Agggravation des inégalités

Fabienne Abramovich, cinéaste/chorégraphe

NON • Le 25 septembre, je voterai deux fois non au projet de réforme de l’AVS 21 car il est inacceptable. Les salaires et les rentes des femmes sont en moyenne bien inférieurs à ceux des hommes: 19% pour les salaires, 32% pour les rentes. De nombreuses personnes à la retraite vivent sous le seuil de pauvreté. La fragmentation du temps de travail et le temps partiel durant le parcours professionnel des femmes ne permettent pas une rente pleine et entière. Le secteur de la culture est particulièrement frappé par cette fragilité structurelle sur le marché de l’emploi.

La hausse de l'âge de la retraite pour les femmes équivaut à aggraver les inégalités. De plus, le Conseil fédéral a été mandaté pour préparer une nouvelle réforme qui pourrait encore repousser l’âge de la retraite à 67 ans pour tout le monde, avec une baisse des rentes du 2e pilier. Le cœur du problème est la redistribution inéquitable des richesses. En 2021, l’AVS a clos sur un bénéfice de 2,6 milliards de francs. Dès lors, il apparaît que les finances de l’AVS ne se portent pas si mal. Du reste, si les femmes obtenaient des salaires à la hauteur de leurs compétences et de leurs services envers notre société, les caisses de retraites s’en verraient enrichies. Les salaires réels ont baissé de 0,8%, en 2021, or le coût de la vie augmente. Que dire alors du financement de l’AVS via la hausse de la TVA qui taxe les produits de première nécessité et qui touche l’ensemble de la population? D’autres solutions existent! Pour des retraites dignes, votons deux fois non.