Féminicide ou homicide?

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Le 14 juin aura lieu la grève féministe. Parmi les revendications clamées haut et fort: l’emploi du terme «féminicide». Or, s’il a fait son entrée dans le vocabulaire sociopolitique et médiatique ces dernières années, ce mot n’est pas anodin.

Du côté des féministes, on argue que son utilisation est nécessaire. Et ce, afin de décrire une terrible réalité: aujourd’hui encore, comme hier, de nombreuses femmes meurent sous les coups de leur conjoint, de leur compagnon ou encore de leur ex.

Il est bien entendu capital de sensibiliser encore et toujours l’opinion publique au fait que les femmes sont malheureusement souvent victimes de violences spécifiques en raison de leur genre. Et, de tout faire pour que, demain, ce ne soit plus le cas.

Cependant, l’emploi du terme «féminicide» pose plusieurs problèmes. Le premier étant qu’un meurtre ou un assassinat, soit un homicide selon le terme juridique, est d’une gravité extrême quel que soit le genre de la victime. Parlez d’homicide pour une femme ne minimise pas l’horreur de l’acte, bien au contraire.

Autre point à relever: au moment des faits et, à vrai dire, tant qu’une condamnation n’a pas été prononcée, il est impossible de connaître le mobile de l’auteur présumé. Or, le terme de «féminicide» qualifie, à lui seul,

la «raison» de l’acte meurtrier. Même si tout accuse l’époux ou l’ex, même si le drame se produit suite à un divorce par exemple, rien n’autorise les médias à se prononcer avant que la justice n’ait fait son travail. D’où la nécessité de s’en tenir au terme juridique et «neutre» d’homicide.