Fraude alimentaire: le meilleur coupe-faim

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ALIMENTATION• Autant elle a permis de réduire drastiquement la faim dans le monde, autant la mondialisation de l’alimentation provoque chaque année de nouveaux scandales. Dernier exemple en date, celui de la fraude alimentaire révélé par l’ONG Foodwatch. Cette dernière dévoile les dessous d’une industrie peu reluisante, dominée par les multinationales, qui ne se gêne pas pour nous vendre de la nourriture contrefaite, contaminée ou même illégale.

Selon Foodwatch, qui a principalement mené son enquête en France, une épice sur deux est frauduleuse, 43% des miels présentent des défauts de composition, de qualité, sont faussement étiquetés, une multitude de vins bio ne le sont pas. Pire encore, des chevaux impropres à la consommation, bourrés d’antibiotiques, pénètrent aujourd’hui encore la chaîne alimentaire en catimini. Côté volailles (poulet, dinde, canard, oie et pintade), environ un vendeur sur deux triche, notamment, sur les labels de qualité. Que dire de l’huile de tournesol qui se transforme en huile d’olive vendue dix fois plus cher grâce à l’ajout de chlorophylle.

Ah et j’oubliais, l’ONG a découvert du thon avarié injecté d’additifs. But avoué? Lui redonner un air frais, séduisant pour les consommateurs. Car sur les étals comme ailleurs dans nos sociétés, le culte de l’apparence fait toujours la différence. Peu importe que l’on nous refourgue des aliments bidouillés, tant qu’ils sont appétissants.

Mais une question se pose: comment mettre fin à ces fraudes répétées? Tout simplement en multipliant les contrôles et les sanctions dissuasives envers les firmes qui jouent avec notre santé. En d’autres termes, la balle est dans le camp des politiques. Mais ont-ils vraiment envie de la saisir au bond?