Genève s'inquiète de la disparition de l'activiste burkinabé Daouda Diallo

La Ville de Genève fait part de sa préoccupation devant la disparition de Daouda Diallo, secrétaire général du Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés. Le Dr Diallo est lauréat 2022 du prix Martin Ennals décerné à un défenseur des droits humains et dont elle organise chaque année la remise.

Pharmacien de formation, le Dr Daouda Diallo milite pour les droits humains au Burkina Faso, pays fragilisé par des coups d’états à répétition. Il documente sans relâche les violences et les affrontements féroces qui opposent les forces gouvernementales, les groupes paramilitaires locaux et les factions islamistes. Responsable du laboratoire médical du Centre hospitalier régional de Dédougou, il est également le fondateur et le secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) depuis 2019.

Porte-parole de la justice et de la lutte contre l’impunité pour les victimes de la violence et leurs familles, il subit continuellement des harcèlements, des vols et des menaces de mort. C'est en reconnaisssance de cet engagement, que la Fondation Martin Ennals. lui a décerné en juin 2022 en présence des autorités de la Ville, le Prix Martin Ennals qui depuis sa création en 1992, a récompensé plus de 60 défenseurs des droits humains dans plus de 20 pays dans le monde.

Emmené de force...

Seulement voilà, le 1er décembre dernier, à sa sortie du service des passeports de Ouagadougou où il était venu renouveler ses documents de voyage, M. Diallo a été enlevé par quatre hommes nonidentifiés et emmené de force dans un véhicule. Une photo de lui en habits militaires est apparue trois jours plus tard sur les réseaux sociaux.

"Cette situation est une violation manifeste de la loi du 27 juin 2017 portant protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso, qui punit en son article 25 la disparition forcée d’un défenseur des droits humains s'inquiète le Conseil administratif de la Ville de Genève dans un communqué. Il a en outre été rapporté que M. Daouda Diallo était en traitement pour un traumatisme à l’épaule, et que son recrutement, dans un tel état de santé, l’exposait à un risque disproportionné. Le Conseil administratif appelle la communauté internationale à adresser une vive protestation au gouvernement burkinabè afin qu’il respecte les engagements pris à Genève lors de l’Examen Périodique Universel du Burkina Faso, ainsi que les conventions dont il est signataire afin de protéger toute personne contre les disparitions forcées".