La plage des Eaux-Vives manque cruellement d’ombre

  • En période de grosses chaleurs, les places à l’ombre sont prises d’assaut.MP

    En période de grosses chaleurs, les places à l’ombre sont prises d’assaut.MP

CHALEUR • «Comment peut-on avoir une plage récente de cette taille en 2022 avec si peu d’ombre? C’est dangereux!», s’exclame Inès, en vissant une casquette sur la tête de son fils, au beau milieu de la plage des Eaux-Vives. «Les autorités se disent conscientes du réchauffement climatique. Alors comment n’ont-elles pas anticipé une chose aussi simple que l’ombre?», s’interroge son mari. Il faut effectivement bien chercher pour dénicher les quelques endroits couverts échappant au soleil caniculaire.

De quoi inquiéter les parents mais également des associations, à l’image de la Ligue contre le cancer. «Chaque année environ 35'000 personnes en Suisse sont atteintes d’un cancer de la peau. Dans 95% des cas, ils sont induits par le soleil, que l’on peut pourtant éviter avec des mesures simples», estime Sonia Modena, directrice de la Ligue genevoise contre le cancer. Elle rappelle les bons gestes: «Il faut éviter de se mettre au soleil, surtout entre 11h et 16h. Mettre un t-shirt aux enfants, porter chapeau et lunettes et ne pas oublier sa crème solaire.»

Pour ce qui est de la plage des Eaux-Vives, la directrice a son idée: «Il pourrait y avoir un système de parasols, même de manière provisoire pour garantir l’ombre. Ou pourquoi pas construire une pergola», suggère-t-elle.

Contactées, les autorités s’expliquent. Sur son site internet, la Ville de Genève, qui gère le lieu, rappelle qu’une septantaine d’arbres (cerisiers, saules, bouleaux et autres espèces) ont déjà été plantés. «Ils offrent une ombre bienvenue qui grandira encore au fil du temps», promet la Municipalité. Dans combien de temps au juste? «Il faut trois ans pour que l’arbre s’installe, puis cinq à dix ans pour qu’il se développe significativement», répond Caroline Paquet Vannier, dendrologue au Service des espaces verts (SEVE).

Dès lors, pourquoi ne pas planter davantage d’arbres? «Nous en avons planté partout où on pouvait. Nous devions, pour cela, disposer d’un volume de sol suffisant», répond la scientifique. Qui rappelle que certains espaces en ville doivent rester ouverts, notamment pour des aspects paysagers et patrimoniaux. «Par ailleurs, en hiver, on cherche le soleil», conclut-elle.