Du 16 au 22 janvier 2023: 7800 bénéficiaires reçoivent un colis du cœur (lire aussi en page 5).
Septembre 2021: une étude commandée par la Ville de Genève recense 730 sans-abri.
Du 2 mai au 6 juin 2020: en pleine crise Covid, 16’127 colis, soit 207 tonnes de nourriture, sont distribués à la patinoire des Vernets.
Autant de chiffres qui reflètent une triste réalité: la précarité est on ne peut plus présente. Voire elle gagne du terrain. Ce qui inquiète, c’est aussi l’évolution du profil des bénéficiaires. Les Colis du Cœur comme la Caravane sans frontières relèvent la présence de travailleurs pauvres. Avec l’inflation, les «working poor», comme on les appelle, peinent à boucler les fins de mois.
D’après les témoignages recueillis, ils sont de plus en plus nombreux à devoir choisir entre payer le loyer et manger à leur faim ou à être contraints de dormir dans leur voiture entre deux journées de travail.
Des propos qui rappellent ceux des bénéficiaires des distributions des Vernets. A l’image de cette mère de cinq enfants si reconnaissante d’avoir pu récupérer un kilo de farine pour pouvoir confectionner des beignets alors qu’au sein de son foyer, la nourriture est venue à manquer.
Ce qui surprend, c’est qu’au printemps 2020, les photographies de la file d’attente qui s’étendait à perte de vue devant les Vernets étaient censées nous avoir ouvert les yeux sur la précarité au sein de la riche Genève.
Pour les associations actives sur le terrain, ces images ne sont malheureusement pas qu’un (mauvais) souvenir.