Une bonne idée, une start-up créée en Suisse en 2009, un succès rapide: Green Motion passe à l’étape suivante et en mains américaines, ce qui assure son expansion future. Le groupe Eaton, l’acquéreur, pèse près de 18 milliards de dollars de chiffre d’affaires (16,6 milliards de francs), compte 92’000 employés et couvre 175 pays. Green Motion a mis au point des bornes pour recharger tout type de véhicules électriques. Une de ses originalités consiste à commander les infrastructures métalliques à des institutions pour handicapés.
Centre mondial d’excellence
Eaton collabore déjà avec Green Motion depuis deux ans, afin de fournir à la fois la recharge et le stockage d’énergie. Le rachat conduira à créer un centre mondial d’excellence pour la mobilité électrique en Suisse. Une question se posait: qu’en est-il du partenaire chinois qui avait apporté du capital pour assurer le développement de la technologie? Le responsable du marketing Stefan Lendi nous répond: «Concernant notre ancien actionnaire chinois, des accords de non-concurrence sont en place et nous restons en excellents termes.»
Quant au modèle d’affaire incluant l’atelier de handicapés, il n’est pas abandonné: «Green Motion a confié la production de ses bornes en 2012 à des personnes en situation de handicap. Nous n’avons a priori pas l’intention de modifier ce qui fait le succès en Suisse de Green Motion et nos fournisseurs en font partie. Bien entendu, pour le marché extérieur nous avons dû ouvrir l’année dernière des chaînes de production dans d’autres pays pour des raisons de volumes, car ceux auxquels nous sommes confrontés depuis l’an dernier ne sont plus les mêmes, mais aussi pour des raisons de prix.»
Belles opportunités
A propos des emplois à venir en Suisse: «La création d’un centre mondial d’excellence pour l’infrastructure de mobilité électrique en Suisse par Eaton va créer de nouvelles opportunités dans tous les corps de métier – principalement ceux de l’ingénierie – liés à la création et au développement de telles infrastructures. Green Motion va rester proche de ses valeurs en donnant la chance à des personnes en situation de handicap de travailler dans leur institution, mais également à son siège. Depuis l’an dernier, nous avons intensifié l’accueil d’apprentis et de stagiaires.»
Quant aux premiers développements prévus, Stefan Lendi les décrit ainsi: «Intensifier les démarches entreprises à l’étranger il y a un an et demi. Les marchés visés sont l’Europe et l’Amérique du Nord.»