La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé le projet de rendre plus sévères les objectifs d’émissions de CO2 pour 2030. Pour le secteur automobile, la réduction initialement prévue de 37,5% par rapport à 2021, qui correspond à 95g/km, devrait désormais être de 50%, soit 59g/km. Déjà soumis à forte pression, les constructeurs estiment cet objectif irréaliste.
Seul moyen d’atteindre des niveaux aussi bas: les véhicules électriques. Car les carburants neutres et l’hydrogène sont des solutions difficiles à mettre en œuvre rapidement. La production de voitures électriques pourrait certes augmenter, mais elle rencontre deux problèmes: la demande et l’infrastructure.
Les consommateurs, intéressés par la voiture électrique, l’achètent volontiers quand ils y sont incités, comme c’est le cas en Norvège ou en France (mais les aides y ont déjà diminué). Mais dans de nombreux pays, les ventes ne permettent pas d’atteindre les objectifs voulus par l’UE.
Bornes de recharge: urgence
Le second problème est la réticence à cause de l’accès aux bornes de recharge. Un refrain bien connu. Or, ce sont les pouvoirs publics qui ont la capacité d’étendre et de renforcer les réseaux. Une très nette accélération du nombre des implantations devient nécessaire et urgente à mettre en œuvre. Le nombre de véhicules électriques vendus a doublé l’an dernier, alors que celui des stations de recharge n’a augmenté que de 58%.
Les constructeurs proposent actuellement une gamme très complète de modèles hybrides rechargeables. Le calcul de leurs émissions les rend politiquement corrects. Dans la réalité, cela n’est vrai que si les utilisateurs rechargent tous les jours, au minimum, la batterie qui leur permet de rouler quelques dizaines de kilomètres. En ne le faisant pas, ils obtiennent des consommations raisonnables, mais pas suffisamment basses. Cette technologie respecte la loi, sans baisser suffisamment les émissions de CO2.
Déjà fortement affectés par la crise sanitaire, les constructeurs ont averti l’Europe que leurs capacités d’investissement ne sont plus suffisantes pour répondre à une telle demande. De plus, si les pays du Nord semblent avancés pour passer à l’électrique, ceux du Sud en sont encore loin.