Etats-Unis: sucer le pauvre jusqu’à la moelle

Ah, les Etats-Unis! Son économie florissante, sa Silicon Valley, ses réussites flamboyantes. Souvent cité en modèle par les magnats de l’ultralibéralisme, ce pays est en train de démocratiser la dernière astuce destinée à faire consommer au maximum ses travailleurs pauvres. Oui, car même s’ils ne récoltent que les miettes des bénéfices des entreprises, ces miettes doivent retomber dans les poches du grand capital. C’est cynique, mais c’est ainsi.

Après le base-ball, le basket-ball, le hockey et le football américain, le payday loan est le nouveau sport national. Son principe est enfantin. Il s’agit de proposer aux salariés mal payés une avance sur salaire. Moyennant 30, 40 ou parfois plus de 50% d’intérêts. Bah oui, imaginez un instant que la vieille Chevrolet tombe en panne le 10 du mois, que le compte en banque est déjà à découvert, comment régler la facture du garagiste? Heureusement, les grandes entreprises sont là pour aider le working poor américain. Le géant de la distribution Walmart pratique déjà le payday loan. L’employé n’a qu’à se rendre sur une application, inscrire le montant désiré et attendre que l’argent arrive sur son compte en banque. Le remboursement s’étale ensuite sur les prochaines paies.

Seul hic, les taux d’intérêt proposés oscillent entre 6 et 36%. Le petit service se transforme donc très rapidement en voie royale vers le surendettement. Chaque mois, le salarié se voit ainsi ponctionner une partie de son minuscule salaire. Uber songe également à proposer ce «service» à ses chauffeurs basés aux Etats-Unis. Pour ce faire, l’entreprise leur a fait parvenir un questionnaire afin de déterminer où ils contractaient leurs petits emprunts et s’ils étaient intéressés par un tel service proposé par leur employeur. L’oncle Sam ressemble de plus en plus à l’oncle Picsou.