Hôteliers: sortez de votre léthargie!

Dans moins d’un mois, de nombreux touristes disséminés aux quatre coins du globe emporteront enfants et valises pour passer quelques jours de vacances à Genève. Et ils auront bien raison d’avoir choisi la cité de Calvin pour s’y prélasser. Dans le même temps, les hôteliers se réjouiront de bénéficier de cette manne financière venue d’Europe, des Etats-Unis, du Moyen Orient et d’Asie.

Comme chaque année, les voyageurs débarqueront avec leur fiche de réservation Booking, Expedia ou Hotels.com à la réception. En apparence, tout le monde sera content. Mais quand ils devront faire leurs comptes, les hôteliers genevois seront obligés de reverser une commission comprise entre 10 et 25% aux sites de réservation en ligne. Sans broncher. Ou si peu. Convaincus de ne pas avoir le choix pour remplir leurs établissements. Grosse erreur! Il serait peut-être temps qu’ils sortent de leur léthargie, se regroupent, et mettent sur pied une plateforme digitale commune et d’ampleur nationale. Permettant ainsi de se passer de ces mastodontes du web qui ne profitent aucunement à notre économie.

En 2018, les hôteliers suisses ont versé 169 millions de francs de commissions aux plateformes de réservation en ligne, soit 20 millions de plus qu’en 2017. C’est la conclusion d’une étude réalisée par l’Institut de tourisme de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) Valais. En moyenne, un hôtel restitue 61’000 francs par an à ces sites. Pire, huit hôteliers sur dix se disent dépendants de ce système. Il est donc urgent de changer la donne et de mettre fin à cette situation de monopole insupportable pour l’hôtellerie genevoise. Cela doit s’effectuer de manière ambitieuse, concertée, et constructive. A quelques semaines du pic touristique estival, la période est idéale pour en prendre conscience et agir rapidement.