La pénurie de développeurs menace nos PME

Au lieu d’apprendre l’anglais, l’espagnol, l’allemand ou l’italien, les élèves genevois feraient mieux de choisir le language de programmation Java ou Python. Cela leur assurerait au moins un travail durant l’ensemble de leur carrière. Et des salaires à la hauteur de la rareté de cette compétence. En effet, en Suisse, il y a chaque année 32’000 emplois non pourvus dans le secteur de la Tech selon une étude réalisée par la plateforme suisse de recrutement TieTalent. Embaucher un développeur iOS, un expert en cybersécurité ou encore un ingénieur Java, pour ne citer que quelques exemples, devient un parcours du combattant pour nombre de PME. Quant aux start-ups et aux grands groupes, ils se livrent aussi une bataille acharnée pour recruter des personnes répondant à leurs besoins.

L’offre de profils techniques dans le domaine du numérique est nettement inférieure à la demande qui croît trois fois plus rapidement que celle pour d’autres spécialisations sur le marché. Cette inadéquation et les exigences pointues des entreprises favorise cette situation. Les technologies évoluant très rapidement, les candidats doivent donc sans cesse se former, sans quoi leurs compétences peuvent rapidement devenir obsolètes. Le développement de certaines spécialisations en informatique telles que la Blockchain ou l’Internet des objets (IoT), par exemple, requiert des profils très spécifiques qui, souvent, doivent être recrutés au-delà des frontières helvétiques.

La démographie de la Suisse est également un facteur aggravant, le vivier de talents y étant restreint. Il convient donc de saisir l’urgence de la situation et de miser sur un enseignement pointu des nouvelles technologies, couplé à une offre exigeante de formation continue. Faute de quoi les besoins de demain risquent de lourdement pénaliser la compétitivité de nos entreprises et donc de notre économie.