Le costard est mort, vive le costard!

Il suffit de se balader à Genève pour s’en rendre compte, le costard se raréfie. En France, les ventes ont chuté de près de 60% en seulement huit ans. Il s’en vendait encore plus de 3 millions en 2011. Ce chiffre a dégringolé à 1,4 million l’an dernier. Une chute spectaculaire qui s’explique par la tendance des millenials à gommer la frontière entre vie privée et vie professionnelle. On travaille au café avec son ordinateur portable, chez soi en mode décontracté ou dans les espaces de coworking où la mode est aux jeans et baskets. Ce travail moins formel induit inévitablement un code vestimentaire plus décontracté.

Autre phénomène, l’économie est aujourd’hui dominée par les entreprises technologiques. Et leurs patrons sont de farouches opposants au costume. Que ce soit Mark Zuckerberg, le boss de Facebook, qui collectionne les t-shirts et ne semble avoir qu’un seul costard lorsqu’il doit répondre aux questions des sénateurs américains. Tim Cook, le directeur général d’Apple, est quant à lui un adepte du pull ou de la chemise. Pas de cravate, ni de costume à l’horizon.

Il semblerait donc que le bon vieux costard soit désormais confiné aux secteurs plus conservateurs, on pense à la banque ou à la politique. Les temps ont donc bien changé. Dans les années 1960, le vêtement représentait un signe de puissance et de réussite. La norme était le costume trois-pièces, cravate et mouchoir en soie. On l’enfilait pour aller travailler, mais aussi lors d’un rendez-vous au restaurant ou durant les fêtes de famille. Désormais, c’est le triptyque low profile jeans-t-shirt-baskets qui est l’incontournable des garde-robes masculines. Du coup, raréfié, le costume est en train de revenir sur le devant de la scène en tant qu’attribut branché. Le sartorialisme vise justement à renouer avec les codes du dandy chic dont l’élégance classique est un art de vivre. La mode, cet éternel recommencement…