Le futur eldorado des avions-fusées

MOBILITé • Vous souhaitez découvrir le Golden Gate de San Francisco? Cela tombe bien, il reste des places pour le vol de demain au départ de Genève. Durée du trajet, environ quarante-cinq minutes. Et si l’envie vous vient ensuite de parcourir les ruelles grouillantes de Pékin, le temps de vol sera de trente-huit minutes. Ce qui s’apparente encore à de la science-fiction pourrait se concrétiser ces prochaines années. En effet, le secteur spatial planche secrètement sur un nouveau filon prometteur, celui des vols longue distance en avions-fusées. En d’autres termes, des navettes spatiales qui accueilleraient touristes et hommes d’affaires.

L’incontournable Elon Musk, patron de Tesla et surtout de SpaceX investit actuellement plusieurs dizaines de millions de francs afin de développer cette mobilité du futur. Avec une promesse, relier toutes les grandes villes du monde en moins d’une heure. L’enjeu est de taille puisque selon la très sérieuse banque UBS, ce marché générera 20 milliards de dollars (20 milliards de francs) de chiffre d’affaires annuel à partir de 2030.

De quoi donner des sueurs froides aux transporteurs classiques qui se voient ainsi directement concurrencés par les compagnies spatiales. Pour ces vols longue distance, celles-ci comptent utiliser la très haute atmosphère, voire l’espace. Et cela même si les premiers essais s’avèrent moyennement concluants. En 2010, le drone Falcon HTV-2 sans pilote a atteint l’incroyable vitesse de 20’920 km/h. Ce que l’histoire oublie souvent de raconter, c’est que l’appareil s’est écrasé dans l’océan Pacifique neuf minutes après son décollage. Six ans plus tôt, en 2004, le X-43 avait déjà fait sensation avec une vitesse de pointe de 11’144 km/h, soit près de cinq fois celle du bon vieux Concorde. Les vitesses sont là, la fiabilité pas encore, mais cela ne devrait pas tarder.