L’effondrement menace le marché du livre

A Genève, l’inquiétude grandit chez les petits libraires. Même si l’Association suisse des diffuseurs, éditeurs et libraires (ASDEL) annonce une année 2018 plutôt stable, avec des chiffres d’affaires en très légère progression parfois, l’avenir risque d’être compliqué. Et c’est un euphémisme. Car, en ce moment, c’est vers la France que tous les regards se tournent. Chez nos voisins, le marché du livre est en train de s’effondrer. De mauvais augure quand on sait que dans le domaine culturel, les tendances françaises finissent par arriver chez nous.

C’est une étude publiée dans le magazine Livres Hebdo qui a mis le feu aux poudres. Que dit-elle? Les ventes ont reculé de 1,7% par rapport à 2017, un niveau jamais atteint depuis une décennie. Avec certaines disparités évidentes puisque les ventes dans les hypermarchés chutent de 7%. Autre indicateur intéressant, le top 50 enregistre un déclin de 17% du nombre d’exemplaires vendus sur un an et un chiffre d’affaires global en baisse de 29 millions d’euros (32,5 millions de francs). Une seule constante, la liste des auteurs qui occupent le haut du classement est toujours aussi inquiétante puisque l’on y retrouve Guillaume Musso, Michel Bussi, Marc Lévy ou notre Joël Dicker national.

Résumons. D’un côté, les livres se vendent moins. De l’autre, les écrivains plébiscités manient aussi bien la plume qu’un enfant de 5 ans. En conclusion, tout est foutu et le peuple est devenu un conglomérat d’écervelés qui ne prennent plus le temps de se plonger dans une œuvre littéraire? Allons donc, soyons un brin optimistes. Par exemple, en constatant qu’un secteur du marché du livre s’en sort plutôt bien ces derniers mois. C’est celui de la jeunesse. Il est même en hausse de 1% en France. De quoi nous réjouir. Cela signifie que les plus petits ne se contentent pas de pianoter sur leur tablette pour battre leur meilleur score à Candy Crush. Pour combien de temps?