L’extrême pauvreté ne cesse de reculer

TENDANCE • Tordre le cou aux clichés est toujours un plaisir des plus délicieux. Certains se propagent telle une traînée de poudre, comme celui affirmant que le capitalisme est tellement injuste qu’il laisse les honnêtes travailleurs dans une extrême pauvreté et que les actionnaires (ces monstres sanguinaires) sont les seuls à rafler la mise. Une belle absurdité! En économie, comme dans d’autres domaines, il faut uniquement se fier aux faits et non aux brèves de comptoir.

Que disent les faits justement? Le taux mondial d’extrême pauvreté ne cesse de baisser depuis trente ans. En 1990, la planète comptait 2 milliards de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour. Soit 37,1% de la population. En 1999, ce chiffre était déjà tombé à 1,7 milliard, soit 29%. En 2011, il passait à 987 millions, 14,2% de l’ensemble des habitants. Les derniers chiffres disponibles, concernant l’année 2015 et récemment publiés par la Banque mondiale, démontrent que l’extrême pauvreté concerne 9,6% de la population mondiale.

Selon Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, au cours des vingt-cinq dernières années, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont parvenues à sortir de l’extrême pauvreté, et le taux mondial de pauvreté n’a jamais été aussi bas qu’aujourd’hui. La volonté de la Banque mondiale est d’aller encore plus loin en éliminant définitivement l’extrême pauvreté d’ici à 2030. Pour cela, elle compte accroître massivement les investissements, en particulier dans le développement du capital humain, afin de favoriser la croissance inclusive indispensable pour aider ceux qui vivent encore dans le dénuement. De quoi balayer d’un revers de la main l’absurde cliché consistant à clamer que tout va mal.