Annemasse n’est pas Chicago

  • Patrouille à la gare Cornavin. STÉPHANE CHOLLET

  • La nouvelle gare d'Annemasse. MARIE PRIEUR

Il y a dix ans, Annemasse se retrouvait prise à partie, malgré elle, dans la campagne des opposants au CEVA, maillon du futur Léman Express. L’UDC voyait dans la liaison ferroviaire «un nouveau moyen de transport pour la racaille», venue du quartier du Perrier. Pas question ici de faire de l’angélisme. Il y a, à Annemasse comme ailleurs, y compris à Genève, du deal et des actes de violence, mais on est loin de la situation dépeinte par les détracteurs de la cité. A l’époque, le commissaire de police de la ville frontalière ne pouvait refréner un sourire quand on qualifiait le Perrier de «quartier chaud». Il avait fait une partie de sa carrière en Corse. Alors Annemasse...

Qui plus est, la ville a changé. La rue de Genève est assez symbolique. Nettoyée de ses bars à hôtesses, elle accueille désormais le tram aux voies verdoyantes. Près de la gare, l’ancienne friche a disparu, cédant la place au nouveau quartier baptisé Chablais Parc. Nombre de Suisses ont d’ailleurs investi dans ces appartements, désormais idéalement situés à deux pas de la gare. Et donc du Léman Express.

Aujourd’hui, Annemasse se retrouve reliée à Genève non seulement par le train mais aussi par le tram, lui aussi inauguré ce week-end. Un véritable défi pour la ville voisine, en termes de mobilité mais aussi de sécurité. Elle doit démontrer qu’elle n’est pas la banlieue chaude dépeinte par l’UDC, puis par le MCG.

Elle doit aussi se donner les moyens de lutter efficacement contre la criminalité transfrontalière. Pour relever le défi, Annemasse se dote de caméras, d’un nouvel hôtel de police et accentue la collaboration transfrontalière. De quoi rassurer ses voisins genevois. Même si, Annemasse est loin d’être Chicago.