Baisser les armes

  • Un jeune cerf égaré dans le cimetière de Châtelaine le 19 février, avant d'être abattu. STÉPHANE CHOLLET

La nouvelle est tombée mardi 23 mars. La régulation des hardes de cerfs sur le territoire cantonal est reportée. Cette décision du patron de l’Environnement, Antonio Hodgers, a vraiment de quoi rassurer et même réjouir. Et pas que les milieux proches de la nature.
Baisser les armes devant le cerf, animal symbole de la nature à l’état sauvage, revient à affirmer haut et fort l’importance qu’on lui accorde.
Cela marque aussi, une réelle volonté politique de ne pas laisser progresser un déséquilibre environnemental qui se fait systématiquement et cruellement sur le dos des animaux et de la nature.
C’est particulièrement vrai dans un territoire aussi confiné et densément urbanisé que Genève.
Raison de plus pour saluer et apprécier à sa juste valeur la décision courageuse, inédite et pleine de bon sens qui vient d’être prise par les autorités.
Soyons clairs, celle-ci n’empêchera pas de futures régulations. Mais désormais elles ne pourront intervenir qu’en dernier recours.
C’est un changement majeur dans la gestion de la biodiversité du canton. Personne ne dit que la tâche sera facile. Mais à court et moyen terme, se donner les moyens de penser autrement notre rapport à la faune sauvage pourrait bien déboucher sur des initiatives innovantes.
Comme organiser la possibilité pour la population d’observer les cerfs dans leur habitat naturel protégé. En respectant les distances de sécurité, évidemment.
D’autres pistes existent. Pour le bien de tous, et sans rien céder sur le terrain, le canton de Genève s’est donné les moyens de les explorer. Pourvu qu’il continue à le faire lorsque la vie aura repris son cours normal.