Débat faussé

  • FRANCIS HALLER

Les votations du 9 février sont derrière nous. Même si elles sont loin d’être digérées, elles laissent désormais place aux municipales. Selon les listes de la Chancellerie, plus de 2100 candidats visent un siège dans les conseils municipaux (15 mars) et les exécutifs (15 mars et 5 avril) des 45 communes du canton. A l’échelle locale, l’appétit pour la chose publique est donc bien là. Sauf que, malgré les efforts déployés par la plupart des formations en lice, la campagne tourne au ralenti. En Ville de Genève, elle est même sérieusement plombée par les affaires qui défraient la chronique (notes de frais, Simon Brandt). A ce propos, il y a fort à parier que celles-ci s’intensifient ces prochains jours. Pas question ici d’en juger le bien-fondé. Laissons la justice faire son travail. Juste rappeler à quel point leur fracas médiatique monopolise l’attention, brouille les cartes et contribue à fausser le débat politique. Aussi proche du scrutin, celui-ci devrait en effet se focaliser avant tout sur la force ou la faiblesse des programmes, des idées, valeurs et choix de société. Bref, permettre aux citoyens de voter en connaissance de cause. Surtout là où l’échiquier politique est appelé à se renouveler en profondeur pour les cinq années à venir. Tout cela ne peut se faire dans un climat détestable fait de coups bas, de méfiance, d’accusations et d’affaires en suspens. Il reste quelques semaines aux partis et à leurs candidats pour replacer les projecteurs sur leur seule action politique et l’intérêt général. Autrement dit, revenir aux fondamentaux du terrain et mouiller le maillot pour convaincre les citoyens qu’avec eux l’avenir sera réellement meilleur. C’est ainsi qu’ils redonneront envie aux électeurs de se rendre aux urnes pour autre chose qu’un vote sanction.