Des lois d’arrière-garde

En Suisse, comme dans la plupart des pays industrialisés, les divorces sont de plus en plus nombreux. Alors qu’il y en avait un pour 3,2 mariages dans les années 1980, c’est près de 50% des mariages qui finissent aujourd’hui en divorce. Autrement dit, un mariage sur deux. Signe des temps!
Avec, en prime, un cataclysme émotionnel et des conflits chroniques qui provoquent encore et toujours des souffrances incommensurables pour ceux qui y sont confrontés. Les enfants, bien sûr, mais aussi les pères qui demeurent, dans la majorité des cas, les grands perdants de ce traumatisme. Les témoignages que nous avons récoltés démontrent clairement les dégâts occasionnés.
Et ce n’est pas le moindre des paradoxes! Car même s’ils ont aujourd’hui plus de droits que par le passé, notamment depuis l’entrée en vigueur de la loi sur l’autorité parentale conjointe en 2014, les pères sont encore bien trop souvent perçus comme de simples pourvoyeurs payeurs appelés à... se taire. Pourquoi? Parce que la tendance de la justice «est encore initialement de favoriser la mère au détriment du père», estime l’avocate spécialisée Véronique Fontana. Ou, comme le dit un responsable de Mouvement de la condition paternelle, car la justice se conforte souvent dans une vision éculée du problème, une «vision patriarcale de la famille qui profite aux femmes, alors que tant de féministes la dénoncent dans d’autres circonstances».

Ce qui est un comble au début du XXIe siècle et devrait pousser le législateur, qui a souvent trois longueurs de retard sur l’évolution de la société, à réagir une fois pour toutes!