Dîner avec le «Diable»

  • STÉPHANE CHOLLET

La saga Pierre Maudet continue. Comme révélé par Léman Bleu, des recours devant le Tribunal fédéral et la Chambre constitutionnelle, pour l’heure sans effet suspensif, pourraient remettre en question l’élection de Fabienne Fischer au Conseil d’Etat. Pour faire court, la validation du résultat de l’élection alors que des recours sont pendants serait prématurée et contraire à la loi sur l’exercice des droits politiques. Autre point d’achoppement, la PDC Delphine Bachmann n’aurait pas pu se présenter au second tour de l’élection complémentaire sans participer au premier. En prenant le pouls de la classe politique, on s’aperçoit vite que personne ne semble croire que de tels recours puissent aboutir, tous ont pourtant les yeux rivés sur les décisions de justice à venir.

Celle-ci va devoir trancher vite et bien. Ne serait-ce que parce que le conseiller d’Etat sortant a lié sa démission à la prise de fonction de celle qui va lui succéder.

Autrement dit, en poussant l’exercice jusqu’au bout, on pourrait théoriquement avoir, Genferei suprême, un Conseil d’Etat à huit, le temps que tous les recours soient levés. Sans parler d’une annulation du scrutin. On n’en est pas là. Pour l’heure, sauf rebondissement de dernière minute, Fabienne Fischer prête serment jeudi 29 avril. Sans surprise, Pierre Maudet n’est pas convié. Protocole oblige, la veille il a en revanche été invité pour un dernier repas avec ses anciens collègues de l’exécutif. Un dîner qu’on imagine aux couteaux bien aiguisés et aux fourchettes anormalement longues. Quand on dîne avec le «Diable», c’est la moindre des précautions. Surtout lorsqu’on s’interroge sur son avenir politique…