Inquiétante improvisation

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Bricoler avec des pixels, cela reste du bricolage. Tout avait pourtant bien commencé lors de la dernière rentrée scolaire. L’Etat concrétisait enfin sa volonté d’enseigner le numérique dans les écoles publiques. Une démarche louable qui mettait fin à une interminable attente. Malheureusement, dans la pratique, c’est l’improvisation qui domine. Un exemple? Les cours sont dispensés par des enseignants généralistes qui savent certes manier une souris et une tablette, mais n’ont assurément aucune idée du machine learning ou du smart data. Pour y remédier et devenir des spécialistes de la digitalisation, on leur propose de se former en seulement deux ans. Un pari évidemment perdu d’avance. Pour corriger le tir avec efficacité et assurer une formation numérique de qualité aux enfants, il faut bâtir des ponts entre les secteurs public et privé. Il en va de l’avenir de notre formation et de notre économie. Car en 2026, selon l’organisation ICT-Formation professionnelle, il manquera 40’000 informaticiens qualifiés en Suisse. Au lieu de lutter contre cette pénurie annoncée, l’enseignement obligatoire se contente de donner quelques cours d’informatique pour «éveiller» les enfants. Inquiétant et largement insuffisant.