L’écoute au lieu de l’arrogance

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Depuis le début de la pandémie de coronavirus, ce qui marque, c’est l’absence de débat. Au mois de mars, on pouvait encore le comprendre. Il fallait parer au plus pressé, éviter une surcharge des services hospitaliers, protéger les plus faibles et donc prendre en urgence les mesures qui s’imposaient à nous. Mais grâce au semi-confinement, à l’achat massif de masques et à l’apprentissage des gestes barrières, Genève et la Suisse ont pu traverser cette phase aiguë. Le dispositif mis en place par les autorités avait donc globalement fonctionné. Ces dernières affirmaient alors en chœur qu’il fallait désormais «apprendre à vivre avec le virus». Et donc vivre à nouveau. En rouvrant les frontières, les restaurants, les magasins et les lieux culturels.

Une joie de courte durée. Car depuis, rien n’a changé ou presque. Le décompte quotidien des cas dicte toujours les choix du Conseil d’Etat. Un Conseil d’Etat qui n’accepte aucune voix dissonante. Questionner ses décisions revient toujours à faire preuve, au mieux d’imprudence, au pire d’égoïsme mortifère. Mais gouverner, c’est trouver le bon équilibre. Entre la liberté, la santé et l’économie. Pour y parvenir, la seule voie possible réside dans le dialogue. Car, contrairement à ce que l’on peut parfois entendre, les critiques à l’encontre des mesures sanitaires actuelles ne sont pas toujours l’œuvre d’illuminés complotistes. Ceux que nous avons rencontrés (lire ci-contre) sont de grands patrons reconnus dans leur secteur d’activité. Ils sortent enfin du bois pour clamer leur ras-le-bol. Le temps est venu de les écouter.