Manif indécente

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Indécent et irresponsable. Au risque de me répéter, c’est ainsi que je considère l’appel du Cartel intersyndical à manifester, le jeudi 5 décembre, contre le projet de budget cantonal 2020. D’abord, parce que le non-versement de l’annuité aux employés de la fonction publique, central dans l’appel des syndicats, a été purement et simplement supprimé.

Cette seule décision va coûter la bagatelle de 54 millions de francs en 2020. Et je ne parle pas ici du rattrapage de l’annuité depuis 2016 qui se monte lui à plus de 200 millions de francs pour le Canton. Et donc pour les contribuables.

Ensuite, il est crucial de le rappeler, la fonction publique et plus particulièrement ce qu’on appelle le grand Etat et les employés des régies publiques autonomes (HUG, TPG, SIG, etc.), autrement dit les services directs à la population, n’ont subi aucun embargo sur les postes de travail ni coupe budgétaire ces dernières années. C’est même le contraire. Budgets et effectifs n’ont cessé de croître.

Une réalité à des années-lumière de la profonde crise vécue par de nombreux secteurs de l’économie locale. Et, par conséquent, un grand nombre de travailleurs du secteur privé. Il ne s’agit pas ici d’opposer les uns aux autres. Non, juste la nécessité de rappeler qu’ils sont légion les salariés à n’avoir aucune garantie sur leur avenir professionnel, à vivre au quotidien l’angoisse des fins de mois impossibles, la peur de se retrouver du jour au lendemain et sans le moindre ménagement au chômage ou, pire, à l’assistance publique.

De souligner aussi, dans ce contexte économique très difficile, à quel point les revendications du Cartel intersyndical sont illégitimes et hors sol. Et, j’ose l’espérer, n’incarnent pas les préoccupations d’une base consciente de ses acquis, voire de ses privilèges d’un autre âge.