Piqûre de rappel

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«La seule utilité de la prévision en économie est de rendre l’astrologie respectable.» Cette boutade de l’économiste américain John Kenneth Galbraith n’a jamais été aussi vraie qu’en ce moment. A l’heure d’aborder cette nouvelle année, c’est une forme de schizophrénie qui domine. D’un côté, l’immense espoir suscité par les vaccins et, de l’autre, la crainte bien légitime d’une troisième vague. Au milieu, en plein brouillard, les économistes dressent un constat quasi unanime: 2021 sera l’année de la reprise. Peut-être, mais la seule certitude qui domine aujourd’hui, c’est que celle-ci ne sera pas uniforme. Prenons l’exemple du commerce local, l’un des secteurs les plus fortement impactés par la crise du Covid-19. Il peine toujours à apercevoir le bout du tunnel. Plus inquiétant encore, les commerçants doivent faire face à une double peine. Les fermetures répétées et la digitalisation croissante des achats. Cette dernière ne profitant véritablement qu’aux mastodontes du e-commerce. Des géants qui ne contribuent en rien à la richesse du canton. Ni fiscale, ni sociale. Et que dire des perspectives économiques des restaurants? Des bars? Des boîtes de nuit? Des agences de voyages? Des théâtres? Des musées? Autant de petits acteurs locaux qui, collectivement, représentent le vivier de l’économie genevoise. Pour assurer leur survie, les autorités cantonales et fédérales devront en faire encore bien davantage ces prochains mois. Car se contenter d’un soutien financier minimal en espérant des lendemains qui chantent, c’est aussi risquer un sérieux retour de manivelle en matière de précarité. Un luxe que le canton de Genève ne peut plus se permettre depuis bien longtemps…