Un radar qui fait du bruit

  • STÉPHANE CHOLLET

A Genève, les chiffres de la pollution sonore continuent à donner le tournis! Les décibels excessifs produits sur les routes par les autos, motos, scooters, camions et autres engins aux moteurs pétaradants pourrissent la vie d’un Genevois sur deux.
Choquant et, surtout, incompréhensible puisque communes, cantons et Confédération ont l’obligation légale de protéger la population contre ce fléau et disposent d’un véritable arsenal pour se mettre aux normes et réduire drastiquement le bruit de la circulation routière.

Pour faire court, jusqu’à cet été, les moyens d’action se concentraient surtout sur les aménagements: assainissement des routes, limitations de vitesse ciblées et revêtements phonoabsorbants avec ou sans «gendarme couché». Depuis juin, l’arsenal s’est étoffé d’une nouvelle arme… plus pédagogique: le radar antibruit.

En signalant immédiatement tout dépassement des limites de décibels, cet outil vise en priorité à montrer aux conducteurs que les nuisances sonores non seulement existent, pourrissent la vie des riverains mais en plus s’aggravent souvent sans faire de bruit.

Bien entendu, cette nouvelle mesure ciblant l’éveil des consciences ne suffira pas à freiner toutes les ardeurs. Tôt ou tard, la traque aux décibels excessifs devra s’accompagner d’un volet répressif. Des amendes dissuasives…

En attendant que le droit et les comportements évoluent, le radar antibruit offre déjà un outil supplémentaire pour éviter aux habitants du canton de finir comme la grenouille plongée vivante dans de l’eau froide que l’on porte progressivement à ébullition.

Autrement dit, permet à chaque usager de la route de ne pas s’accoutumer à une situation dangereuse, voire mortelle, sans être en mesure de réagir.