A 24 ans, il accède à la mairie

Le PDC Bruno Da Silva a été élu dimanche au 1er tour à l’exécutif de Thônex. Il est le plus jeune à accéder à une telle fonction dans le canton. Interview.

  • Bruno Da Silva a ressenti dimanche «une grande surprise». DR

    Bruno Da Silva a ressenti dimanche «une grande surprise». DR

C’est un rêve éveillé que vit Bruno Da Silva. Avec 1893 voix, ce jeune PDC a été élu dimanche 15 mars, dès le premier tour, à l’exécutif de Thônex. A seulement 24 ans. Il devient le plus jeune politicien à accéder à une mairie. Un record qu’il ravit à un certain Pierre Maudet élu au Conseil administratif de la Ville de Genève à 29 ans.

GHI: Qu’avez-vous ressenti en voyant les résultats?
Bruno Da Silva: Une grande surprise. On était dans une ambiance particulière en comité restreint, branché sur Léman Bleu. Le plus étonnant, c’est que je passe devant les deux conseillers administratifs PLR sortants. Au-delà de la surprise, je suis assez fier et pas seulement à titre personnel mais pour toute l’équipe. En fait, je ne touche pas encore terre.

– Comment expliquez-vous ce score?
– D’abord par la visibilité du PDC. A Thônex, on a un très bon ancrage et on a fait une excellente campagne de terrain. On a aussi moins souffert des affaires que mes colistiers PLR. De plus, pour le municipal, le PDC a fait alliance avec les Verts’libéraux. De quoi ressouder le centre droit de l’échiquier politique et éviter la dispersion des voix.

– Ça, c’est la stratégie politique, mais à titre personnel qu’est ce qui a joué en votre faveur?
– Mon profil atypique a sans doute aussi joué un rôle. Je détonnais par ma jeunesse. Au début, cela suscitait des critiques. Puis, on a de moins en moins parlé de manque d’expérience et de plus en plus d’énergie, d’envie et de renouveau.

– 24 ans, c’est en effet très jeune. Quand vous êtes-vous découvert une passion pour la politique?
– Très tôt. J’ai toujours été très actif dans les milieux associatifs de ma commune. J’ai intégré le comité du parlement des jeunes de Thônex. J’ai aussi fait partie de la première volée du parlement des jeunes genevois. Et puis, en 2014, il y a eu un déclic. Les initiatives UDC prônant la fermeture des frontières, la montée des discours extrêmes et de la xénophobie m’ont fait beaucoup réfléchir. J’ai pensé qu’il fallait faire quelque chose.

– Vous devenez aussi le premier Suisse d’origine portugaise à la tête d’une commune genevoise, c’est un message?
– Oui, c’est un signal fort, un message d’ouverture. Les segundos s’affirment comme des citoyens à part entière. Du reste, il n’y a aucune raison qu’on ne le soit pas. Je ne renie pas mes origines, mais mon pays, c’est la Suisse. C’est ici que je suis né. Là que je m’engage.

– Quel est votre objectif principal pour Thônex?
– Le problème de Thônex, c’est l’explosion en terme urbanistique. Le gros défi consiste à la maîtriser et à recréer du lien, de la cohésion, de façon à éviter que Thônex ne devienne une cité-dortoir. Il nous faudra aussi recréer le lien entre la classe politique et la population.

Bio express

• Né le 8 décembre 1995 à Genève, de parents portugais

• Elu au conseil municipal de Thônex en 2015

• Président des Jeunes PDC de janvier 2016 à mai 2019.

• Président du Conseil Municipal de Thônex 2019 - 2020.

• Dimanche 15 mars, élu au 1er tour au Conseil administratif de Thônex