Foire d’empoigne autour des citernes de Vernier

GROGNE • Accusé d’immobilisme dans le dossier des citernes de Vernier, le conseiller d’Etat Antonio Hodgers se défend tout en concédant son incapacité à déloger les pétroliers propriétaires des terrains.

  • Les réservoirs de carburant sont installés dans une zone appelée à se densifier. STéPHANE CHOLLET

    Les réservoirs de carburant sont installés dans une zone appelée à se densifier. STéPHANE CHOLLET

  • Les réservoirs de carburant sont installés dans une zone appelée à se densifier. STéPHANE CHOLLET

    Les réservoirs de carburant sont installés dans une zone appelée à se densifier. STéPHANE CHOLLET

  • Les réservoirs de carburant sont installés dans une zone appelée à se densifier. STéPHANE CHOLLET

    Les réservoirs de carburant sont installés dans une zone appelée à se densifier. STéPHANE CHOLLET

Le dossier des citernes de Vernier est un sacré serpent de mer! Pourtant, en théorie, tout le monde est d’accord: les réservoirs de carburant du site de Blandonnet doivent être enlevés. Voilà pour la théorie. Dans la pratique, c’est la foire d’empoigne: «Cela fait quatre ans que rien ne se passe, tonne Christina Meissner, vice-présidente du Grand Conseil. Pourtant, il est tout à fait possible de transformer cet endroit en un lieu emblématique avec des hôtels, des commerces et des bureaux! Au lieu de cela, le Conseil d’Etat agit comme une autruche, la tête dans le sable, et ignore le problème de ces dangereuses citernes qui défigurent le paysage.»

A Berne de trouver une solution

Une accusation qu’Antonio Hodgers, conseiller d’Etat en charge du Département de l’aménagement, du logement et de l’énergie, récuse instantanément: «J’ai habité près des citernes donc je connais bien ce problème. Je suis convaincu qu’il faut les enlever mais les pétroliers sont uniquement prêts à partir si on leur propose un autre lieu et aucune commune ne veut les accueillir. La Confédération nous oblige à avoir une importante réserve de pétrole sur le territoire genevois, la clé est donc à Berne.»

Outils de contrainte

Le magistrat confie également qu’il ne dispose pas des outils de contraintes légales pour faire partir les pétroliers. Un argument qui ne convainc absolument pas Stéphane Valente (MCG), conseiller municipal à Vernier: «Je me base sur un avis du Tribunal fédéral qui stipule qu’en cas de densification d’une zone, le pollueur-payeur doit quitter les lieux, mais il y a une non-volonté du Conseil d’Etat de faire avancer ce dossier. Pourtant, Antonio Hodgers a promis qu’il allait faire quelque chose, c’est absurde de le voir renoncer à ses promesses.» L’élu verniolan propose de regrouper les réserves de pétrole loin de la population en utilisant des installations déjà existantes. Une solution qui permettrait de libérer 27’000 m2. Cette superficie qui pourrait être dévolue à d’autres activités commerciales moins risquées et plus lucratives. Ce qui fait sourire Jean-Pierre Passerat, président de Sappro, la société pétrolière qui exploite le pipeline de Vernier: «L’Etat a dépensé des centaines de milliers de francs pour trouver des solutions de transfert de ces citernes, mais ces études de faisabilité ne servent à rien. L’aéroport, à proximité, a besoin de ce pétrole. Les opposants aux citernes veulent-ils aussi fermer l’aéroport?» Les années passent, la cacophonie reste et l’épilogue de ce dossier semble toujours aussi lointain…