Immeuble surélevé: des locataires vivent un enfer

Bruit insupportable, inondations, trous dans les murs: le chantier de la surélévation d’un immeuble situé à la rue de Lausanne désespère de nombreux locataires. Et cela dure depuis seize mois!

  • Les nuisances du chantier ont fait fuir de nombreux clients de l’agence de voyages Ad Gentes. DR

    Les nuisances du chantier ont fait fuir de nombreux clients de l’agence de voyages Ad Gentes. DR

«Depuis le mois de mai 2019, on vit un enfer au quotidien!» Gérard Sermier, directeur de l’agence de relations publiques Media Impact, ne décolère pas. La faute à un chantier qui lui pourrit la vie et celle de son entreprise: «La régie nous a informés qu’elle allait procéder à une surélévation de trois étages. Résultat, les travaux nous empêchent de travailler: les couloirs de l’immeuble sont souvent inaccessibles; le bruit des machines dépasse régulièrement les 90 décibels; le réseau téléphonique et Internet sont régulièrement coupés durant des semaines; l’ascenseur principal est condamné alors que le deuxième est squatté par les ouvriers. Sans oublier les tas de gravats, les fils électriques qui pendent et les trous dans les murs.»

Dans ces conditions, il lui est impossible de recevoir ses clients ou d’organiser des conférences via Skype ou Zoom: «C’est très simple, les gens fuient car le bruit est tout simplement insupportable.»

Fuite des locataires

Au rez-de-chaussée du même immeuble situé à la rue de Lausanne 42, à Genève, l’agence de voyages Ad Gentes doit faire face aux mêmes désagréments comme le confirme son directeur Alexandre Python: «Nos clients se font déjà rares à cause de la pandémie de coronavirus, mais quand ils veulent venir dans notre agence, ils repartent aussitôt lorsque les marteaux-piqueurs se mettent en route. Les travaux sont menés dans une désorganisation totale. Il y a de la poussière partout et nos bureaux se sont transformés en véritable passoire. A cause de ces trous dans les murs, nous avons même eu une inondation. Nos conditions de travail sont vraiment pénibles.»

Pour mettre un terme à cette situation infernale, Alexandre Python a pris contact avec la régie Edouard Brun en charge de cet immeuble. «Elle nous répète inlassablement que pour d’éventuels dédommagements, il faut attendre la fin du chantier. Mais vu que la moitié des locataires sont déjà partis à cause des désagréments, il n’y aura vraisemblablement plus grand monde à dédommager.»

«Aucun geste financier»

Même son de cloche de la part de Gérard Sermier: «La régie n’a fait aucun geste financier à notre égard, elle se contente de dire qu’elle étudiera les compensations après les travaux.»

Xavier Noël, directeur du département gérance au sein de la régie Edouard Brun, confirme: «L’achèvement des travaux est prévu pour la fin de cette année. A ce moment-là, les propositions d’indemnisation seront traitées de cas en cas selon les circonstances et tiendront, bien évidemment, compte des mesures compensatoires déjà offertes aux locataires, notamment la mise à disposition de logement de rocade. Malheureusement, les restrictions et la pollution sonore pour les utilisateurs ne peuvent pas être complètement évitées lors de travaux d’extension en cours d’un bâtiment habité.» Pas sûr que cet argument suffise à calmer la colère des locataires…