«La digitalisation révolutionne le stationnement»

MOBILITé • La Fondation des parkings célèbre cette année ses 50 ans. Son directeur général, Jean-Yves Goumaz, fait un bilan et imagine la mobilité du futur. Interview

  • Le centre de contrôle de St-Antoine. Dans un futur proche, la récolte des données permettra de trouver plus facilement une place de parc. FONDATION DES PARKINGS

    Le centre de contrôle de St-Antoine. Dans un futur proche, la récolte des données permettra de trouver plus facilement une place de parc. FONDATION DES PARKINGS

  • Jean-Yves Goumaz. FONDATION DES PARKINGS

    Jean-Yves Goumaz. FONDATION DES PARKINGS

Créée par l’Etat de Genève en 1969, la Fondation des parkings célèbre cette année son demi-siècle d’existence. L’occasion de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et surtout d’imaginer la mobilité du futur. Entretien avec son directeur général, Jean-Yves Goumaz.

GHI: Jean-Yves Goumaz, comment jugez-vous le demi-siècle écoulé de la Fondation des parkings?

Jean-Yves Goumaz: Positivement. La fondation est née d’une décision politique visionnaire. L’idée était de trouver des solutions pour faire face à l’arrivée de la voiture en ville. Notamment, en construisant des parkings. Depuis, nous sommes devenus le plus grand exploitant de Suisse en matière de gestion du stationnement, non seulement en ouvrage mais également sur la voie publique. Cette taille critique et ce savoir-faire «complet» permettent d’allier innovation, adaptabilité, compétences et veille technologique.

– En matière d’innovation justement, quel est l’impact de la digitalisation sur le stationnement?

– C’est une véritable révolution. Le paiement par smartphone représente l’un des meilleurs exemples. Aujourd’hui, 25% des utilisateurs optent pour ce service, 16% paient avec leur carte de crédit et les autres en cash. Cela nous oblige à innover en permanence.

– Vous avez récemment lancé l’application Velocity.ch. A quoi sert-elle?

– Velocity.ch permet un accès simple et rapide à des emplacements sécurisés pour parquer son vélo. Jusqu’ici trouver de tels emplacements était souvent difficile et obtenir l’accès soumis à des horaires ou de multiples contraintes pratiques. De plus, lors de l’inauguration du Léman Express en décembre prochain, 2500 nouvelles places destinées aux cyclistes seront immédiatement accessibles via ce système.

– L’introduction du système de Scan Car à Genève est-elle satisfaisante?

– La Scan Car contrôle 500 à 1000 véhicules par heure. Le cadre réglementaire nous oblige toujours à devoir déposer l’amende sur le pare-brise donc cela limite le champ d’action de cette technologie. Elle permet néanmoins d’indiquer la position des contrevenants aux agents, ce qui augmente leur efficacité. De plus, la Scan Car collecte de nombreuses données sur les places libres ou le nombre de contrevenants dans chaque quartier. L’idée est d’établir ainsi une météo du stationnement.

– L’arrivée annoncée des véhicules autonomes va-t-elle bouleverser la recherche d’une place de parc?

– Avant une révolution, ces véhicules autonomes impliquent une évolution qui est déjà en marche. Ceux-ci devront en effet dialoguer avec les infrastructures de stationnement pour en déterminer la disponibilité et le prix par exemple. Ils obligeront à repenser notamment les moyens d’accès, les espaces qu’ils occupent et leur apport en énergie. La révolution viendra peut-être ensuite de la réduction des besoins de stationnement par la mutualisation des véhicules.

– A quoi ressemblera la Fondation des parkings dans cinquante ans?

– Il y a un demi-siècle, la réponse à cette question aurait sans doute impliqué des véhicules volants, des robots conducteurs ou des parkings automatiques. Rien de tout cela n’est encore prêt, mais les moyens de communication, de partage du savoir et de socialisation ont évolué au-delà des attentes. Bien malin celui qui saura prédire les changements à venir! Ce qui est certain c’est que la fondation devra continuer à s’adapter et à réinventer ses activités pour répondre aux nouveaux besoins de mobilité.