L'artichaut de Plainpalais en quête de potagers

BIODIVERSITÉ • Samedi 20 avril, vous pourrez acheter des plantons de cette variété ancienne dans les serres du parc Beaulieu et de Belle-Idée.

  • Aujourd'hui, on trouve parfois l'artichaut violet sur nos marchés. artichauts.ch

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Samedi 20 avril, vous pourrez contribuer à la sauvegarde de l’artichaut violet de Plainpalais. A l’occasion d’une grande vente de plantons organisée dans les serres du parc Beaulieu (aux Grottes) et de Belle-Idée (à Thônex). Une variété rare qui mériterait de retrouver sa place dans nos potagers. Alors, plantez-la dans votre jardin!
Comme le célèbre cardon épineux de Plainpalais, cet artichaut au goût raffiné était arrivé à Genève au XVIIe siècle, importé par les protestants français fuyants leur pays après la révocation de l’Edit de Nantes. Et il fut de suite adopté par la population. Divin avec une sauce vinaigrette...
 
Il avait disparu
Au XIXe siècle, notre canton comptait ainsi de nombreuses «artichaudières», de vastes cultures regroupant des milliers de pieds. Las, par la suite, cet artichaut de petite taille, qui régalait les papilles, tombera progressivement en désuétude, concurrencé par des variétés plus productives. A tel point qu’on pensait qu’il avait disparu. Jusqu’en 1959 où, miracle, on en retrouva un exemplaire dans le jardin d’un particulier. A la plus grande surprise des spécialistes du Jardin botanique, qui tentèrent alors de le cultiver pour le multiplier. Des efforts qui seront couronnés de succès, même si le «violet» est délicat. Il n’aime pas le froid.
 
Production confidentielle
Aujourd’hui, on trouve parfois cet artichaut genevois sur nos marchés, même si sa culture reste encore confidentielle. Pour lui redonner ses lettres de noblesse, il faudrait sans doute qu’il bénéficie d’un label, comme c’est le cas pour notre cardon épineux, loué par les épicuriens. Une reconnaissance qui aurait aussi permis de sauver d’autres légumes patrimoniaux. A l’instar du courgeron de Plainpalais, dont se régalaient jadis nos ancêtres.
 
Coluche s’en riait
Samedi, vous pourrez pour donc vous procurer des œilletons de cette vénérable plante potagère, à l’initiative des associations Les Artichauts et Les Semences de pays, qui s’efforcent de préserver des variétés anciennes de légumes dans leurs serres respectives. Un rendez-vous à ne pas manquer si vous aimez les artichauts. Un vrai plat du pauvre, disait Coluche, car «c’est le seul plat que quand t’as fini de manger, t’en as plus dans ton assiette que quand t’as commencé»!