Le numérique est sous-estimé à l’école

Selon Avenir Suisse, l’informatique reçoit encore trop peu d’attention dans les programmes. Une lacune qui mettrait en danger la capacité d’innovation de la Suisse et donc sa compétitivité sur le plan international.

  • Les enfants doivent absolument apprendre le fonctionnement des technologies numériques pour être préparés aux bouleversements à venir. PIXABAY

    Les enfants doivent absolument apprendre le fonctionnement des technologies numériques pour être préparés aux bouleversements à venir. PIXABAY

Matthias Ammann n’y va pas avec le dos de la cuillère. Ce spécialiste des questions liées à la formation et à la digitalisation chez Avenir Suisse l’affirme: le numérique est sous-estimé dans les programmes d’études: «L’informatique n’a été incluse dans les programmes scolaires que récemment, tant au niveau primaire que secondaire. Alors qu’en Suisse de nombreux cantons débattent encore des détails du calendrier et de sa mise en œuvre, les Pays baltes sont bien plus avancés en matière de formation informatique.»

Utiliser et comprendre

«Une bonne connaissance de l’informatique est essentielle pour comprendre le monde numérique, pousuit Matthias Ammann. Chaque jour, nous sommes confrontés à une grande variété d’applications techniques qui déterminent notre vie. Nous avons tout intérêt à avoir des notions fondamentales afin de pouvoir au moins suivre et idéalement façonner le développement de ces applications. Cependant, compte tenu du programme d’enseignement actuel, la future génération risque d’être mal préparée aux bouleversements à venir.»

L’auteur de ce pavé dans la mare rappelle que le fait d’utiliser un smartphone ou Internet ne signifie pas pour autant que les enfants comprennent le fonctionnement des technologies numériques. Or, cette compréhension devient chaque jour plus essentielle. Matthias Ammann pointe une autre lacune: «Le manque d’enseignants qualifiés en informatique pose des problèmes considérables aux écoles. L’introduction de l’enseignement de l’informatique ne doit cependant pas reposer sur la détermination d’un petit nombre d’écoles, car l’arbitraire sape l’idée de l’égalité des chances en matière d’éducation. La discipline de l’informatique à l’école n’a pas pour objectif premier de lutter contre la pénurie de travailleurs qualifiés en informatique, mais de créer les bases d’un citoyen autodéterminé dans la société de l’information actuelle.»

Et de conclure: «L’informatique est une condition préalable à l’action indépendante et éclairée visée par l’éducation et fait donc partie de l’enseignement général. De plus, la connaissance de l’informatique est actuellement une exigence pour l’étude de nombreux domaines de recherche.»