Le réseau postal intensifie sa mutation

La filiale de Genève Mont-Blanc a dévoilé lundi 19 octobre son nouvel aménagement. Une modernisation qui s’inscrit dans un vaste mouvement de transformation des services.

  • La filiale de Genève Mont-Blanc dispose désormais d’un «Poste-Bar». LA POSTE

    La filiale de Genève Mont-Blanc dispose désormais d’un «Poste-Bar». DR

Une poste dernier cri, c’est ce qui attend les clients de la filiale de Genève Mont-Blanc depuis lundi 19 octobre. L’office situé dans le bâtiment historique a connu un sérieux coup de jeune. Le design a été revu et le bois a fait son apparition.

Au-delà de la forme, ce qui change, c’est le fond. Avec l’aménagement dès l’entrée d’un «Poste-Bar». «Depuis ce guichet d’accueil supplémentaire, un employé de La Poste oriente les clients», explique Laurent Savary, responsable politique et communication pour la Suisse romande. Pour éviter de faire la queue afin d’atteindre un guichet, l’usager peut utiliser une borne pour expédier lui-même son colis ou un appareil permettant de scanner son paiement tel qu’une amende de stationnement et ainsi régler au plus vite la douloureuse.

Huit filiales modernisées

De quoi permettre des réductions de personnel? «Pas du tout! C’est la huitième filiale que nous modernisons et il n’y a pas eu un seul emploi supprimé», précise Laurent Savary. Selon lui, il s’agit essentiellement de «gérer les flux et de satisfaire les clients, notamment en diminuant au maximum le temps d’attente».

Ces modernisations s’inscrivent dans un mouvement plus vaste enclenché en 2017. «On s’est rendu compte qu’il y avait des offices en Suisse où l’activité se réduisait à l’envoi de deux lettres par jour et une cinquantaine de bulletins de versement tout au plus, commente Laurent Savary. Faites l’expérience autour de vous: demandez à vos collègues, voisins quand est-ce qu’ils sont allés à la poste la dernière fois?» Face à cette profonde mutation des usages, La Poste a dû s’adapter.

Dans l’épicerie du village

Depuis plusieurs années déjà, certains offices postaux traditionnels ont cédé la place à des filiales en partenariat ou au service à domicile assuré par le facteur. Dans le canton, dernier changement en date, le 5 octobre: la Poste de Bellevue a fermé et les services postaux sont désormais assurés par l’épicerie Marmotte 333 et un automate à colis.

En tout, sur les 66 filiales, on en compte 46 traditionnelles et 20 implantées chez un partenaire. Un mouvement inexorable? «Pas forcément, on analyse la situation. Parfois, comme à Malagnou, on décide de conserver l’office traditionnel», indique Laurent Savary.

Certes, mais pour combien d’offices fermés! De quoi faire des mécontents... «Evidemment, il y aura toujours des déçus. Mais, il ne faut pas voir La Poste comme un bâtiment. En cent septante ans, cela a évolué et heureusement!», relève le communicant. «Nous avons une large palette d’utilisateurs. Dont nombre de clients qui apprécient les horaires plus larges qu’offre l’épicerie du village pour venir acheter des timbres en rentrant du travail. Ou encore les personnes âgées qui profitent du service à domicile pour effectuer leur paiement sans avoir à se déplacer.»

Et Laurent Savary de conclure: «Pendant le semi-confinement, la Poste a encore démontré que, quelle que soit la forme, elle est un pilier de la société!» De quoi inciter le géant jaune à voir l’avenir en rose.