Faire sauter les bouchons en ville de Genève. Une utopie? C’est en tout cas le but de quatre associations genevoises de défenseurs de la mobilité qui unissent leur force sous la bannière RouteGenève (ndlr: le pendant de RouteSuisse, association nationale du trafic routier). Le Touring club suisse (TCS), l’Automobile club Suisse (ACS), l’Union professionnelle suisse de l’automobile (UPSA) et l’Association suisse des transports routiers (Astag) entendent faire des propositions concrètes aux autorités pour améliorer certaines mesures de circulation qui font perdre du temps et des emplois. Elles suggèrent aussi de s’attaquer aux nombreuses incivilités de tous les usagers, allant de l’automobiliste qui bloque le carrefour au piéton qui traverse tête baissée, les yeux rivés sur son smartphone.
Quels sont les exemples permettant de faire sauter des bouchons? Jacky Morard, président de RouteGenève, en a recensé. «Pourquoi ferme-t-on une voie sur la route de Lausanne pendant deux mois alors que les ouvriers sur le chantier sont en vacances? Et lorsqu’il y a un banal accident avec de la tôle froissée, notamment sur le pont du Mont-Blanc, pourquoi faut-il subir quarante minutes de bouchons pour un simple constat policier? Et que penser de rouler au pas durant plus d’une heure entre la Praille et Versoix à cause d’un véhicule accidenté qui obstrue la route en attendant la dépanneuse?»
Deuxième vitesse
«Nous sommes actuellement sur le fil du rasoir, ajoute pour sa part René Desbaillets président de l’ACS-Genève. En gérant mieux les incivilités, en améliorant certaines infrastructures et en créant de nouvelles, si tout le monde y met du sien, les usagers de la route y trouveront leur compte. Le bus ne sera pas en retard, le taxi pourra chercher ses clients dans les temps, le dépanneur d’électroménager ne devra pas se garer en triple file et le livreur arrivera enfin à livrer à l’heure.» François Membrez, président du TCS-Genève, enchaîne: «Nous ne prétendons pas avoir de baguette magique pour résoudre les problèmes de circulation, mais apporter des solutions concrètes pour garantir le libre choix du mode de transport.» Quant à Christophe Pradervand et Denis Picard, respectivement présidents de l’Astag et l’UPSA, ils regrettent que Genève soit arrivé au stade où les professionnels ne peuvent plus travailler à cause du trafic saturé. Pour eux, la circulation ne doit pas être un frein à l’économie. Quant aux dirigeants des quatre associations, il est primordial que RouteGenève soit entendue pour faire accélérer les décisions touchant à la circulation.