Réserver une place de parc pour déménager: ça douille!

VOIE PUBLIQUE • Occuper des places de stationnement au pied de son immeuble pour le véhicule coûte cher. Le député socialiste Romain de Saint Marie se demande si l’Etat veut privatiser le domaine public.

  • Outre les frais de déménagement, il faut encore payer pour la surface occupée dans la rue par le camion. 123RF/ANDRIY POPOV

    Outre les frais de déménagement, il faut encore payer pour la surface occupée dans la rue par le camion. 123RF/ANDRIY POPOV

  • Le député Romain de Sainte Marie. DR

    Le député Romain de Sainte Marie. DR

Le député Romain de Sainte Marie grince des dents lorsqu’il pointe le prix des places de stationnement réservées pour les déménagements privés. «Malgré la pénurie de logements, il arrive aux habitants du canton de déménager. Dans ce cas, il est fréquent de réserver une ou deux places sur la voie publique à proximité des habitations de départ et d’arrivée», constate l’élu socialiste.

Une entreprise... vaudoise

Auparavant, c’était la gendarmerie qui posait les panneaux de réservation pour une demi-journée ou une journée. Aujourd’hui, l’Etat de Genève a confié cette mission à une société privée vaudoise, ce qui choque Romain de Sainte Marie. Sur le site internet de cette entreprise, on trouve toutes les informations. Mais là où le bât blesse, pour le député socialiste au Grand Conseil, ce sont les tarifs pratiqués: 220 francs pour une à trois places de stationnement; 280 pour quatre à cinq places et 430 pour six à sept places. Une facturation qui ne vaut que pour un lieu à la fois. Autrement dit, pour réserver des places près de votre ancien et nouvel appartements, il faudra multiplier la facture par deux. «Cela revient à un minimum de 440 francs, hors TVA. C’est choquant puisque c’est quasiment la moitié des frais d’un déménagement effectué par une entreprise professionnelle spécialisée», constate Romain de Sainte Marie. «Pour un studio par exemple, on demande entre 650 et 800 francs», confirme Michel Balestra, président de l’Association genevoise des entreprises de déménagement.

Autre point d’achoppement: faire payer le domaine public? La question interpelle l’ancien député et président du PLR genevois! «La loi sur la circulation routière indique que l’arrêt pour déposer des personnes ou des marchandises n’est pas un stationnement et que, par conséquent, il n’est pas facturable.» Et Michel Balestra d’ajouter que son entreprise pose elle-même les panneaux. «On ne demande rien à personne», ajoute un de ses concurrents sous le sceau de l’anonymat.

«Très flou tout cela»

Dans un souci de clarification des règles et pratiques, Romain de Sainte Marie va déposer une question urgente écrite au Grand Conseil. Il y demande notamment pourquoi une entreprise privée est en charge de la réservation des espaces publics et en particulier des places de stationnement. «C’est très flou tout cela. S’agit-il d’une volonté claire du Conseil d’Etat de privatiser l’espace public?» Et le député PS de s’interroger aussi sur le fait qu’une société vaudoise ait été mandatée. «C’est autant d’argent qui ne profite pas à l’économie locale», regrette-t-il.

Le Conseil d’Etat sera-t-il sensible aux interrogations de l’élu? Premiers éléments de réponses attendus courant juin!