Sensibiliser les futurs dirigeants aux droits humains

L’Université de Genève vient d’inaugurer le premier centre pour les droits de l’homme au sein d’une école de commerce en Europe. Le cursus vise à enseigner les bonnes pratiques aux entreprises en matière de droits humains.

  • Dans une plantation  de café en Tanzanie.  Les consommateurs sont toujours plus préoccupés par les conditions

    Dans une plantation de café en Tanzanie. Les consommateurs sont toujours plus préoccupés par les conditions de production des biens et services qu'ils achètent. 123RF

Faire concilier croissance économique et engagement en faveur des droits humains. C’est le défi que doivent relever de nombreuses entreprises installées à Genève ou ailleurs dans le monde. Pour les aider dans cette démarche, la Geneva School of Economics and Management (GSEM) de l’Université de Genève (Unige) a créé le Geneva Center for Business and Human Rights (GCBHR). Avec un objectif de taille: offrir aux entreprises un espace de dialogue pour discuter des défis urgents en matière de droits humains et pour former les futurs dirigeants à développer et intégrer les normes relatives aux droits de l’homme dans leurs contextes industriels respectifs.

Réputation des entreprises

En effet, la loi de l’offre et de la demande et la recherche du coût de production le plus bas possible entraînent souvent des conditions de travail extrêmement abusives pour les travailleurs. Toutefois, ces dernières années, les consommateurs sont devenus de plus en plus préoccupés par les conditions de production des biens et services qu’ils achètent. «Nous voulons montrer que ce n’est pas seulement la réputation des entreprises qui est en jeu, mais que le respect des droits humains offre aussi des opportunités, explique la professeure de l’Unige Dorothée Baumann-Pauly, directrice du Centre. Par exemple, si une entreprise se soucie des conditions de travail de ses employés, ceux-ci resteront plus longtemps dans leur emploi et développeront davantage de compétences, ce qui aura un impact positif sur la qualité du produit.» Dans un premier temps, le Centre travaillera avec des entreprises des secteurs du négoce des matières premières, des services financiers et de l’industrie du luxe en Suisse.