Travail au noir et précarité: aider oui, sûrement. Mais comment?

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AIDE SOCIALE • Suite à l’annonce du lancement d’un référendum par le MCG et l’UDC contre la loi votée par le Grand Conseil, et quel que soit l’avis que l’on puisse avoir sur l’opportunité de ce référendum, j’ai été sidéré par le simplisme racoleur de l’analyse journalistique du sujet.

Véhiculer le message selon lequel ces deux partis ne voudraient pas que l’on vienne en aide aux personnes sans droit de résidence en Suisse, durement touchées par la crise, semble être tellement plus porteur qu’une explication honnête de la situation!

Pourtant, cette minorité de notre parlement, considérait au contraire qu’il fallait venir en aide à cette population, quelle que soit la régularité de sa situation dans notre pays, et que pour cela, il fallait lui ouvrir les portes de l’aide sociale, sans besoin de s’annoncer aux autorités avec le risque de se faire renvoyer.

C’est une autre voie qui a été choisie, bien plus discutable, celle de verser à ces personnes le salaire dont elles ont été privées, par un licenciement abusif de la part de leurs employeurs peu scrupuleux. De surcroît sans possibilité pour l’Etat de se retourner contre ces employeurs. Et si la preuve du salaire perdu n’est pas possible, une déclaration sur l’honneur suffira...

De deux choses l’une, soit notre aide sociale est indigne, et l’on ne comprend pas que nos résidents doivent s’en satisfaire. Soit, il s’agit du moyen adéquat pour venir en aide à des personnes en difficulté, c’est mon avis, et il n’y a rien de méprisable à demander que ce soit cette prestation qui soit versée aux personnes précarisées par la crise sanitaire. Au lieu de fustiger les porteurs de ce bon sens, n’aurait-il pas mieux valu se demander pourquoi le parlement s’est enfermé dans cette incohérence?