Le boîtier gris était à la Servette en juin, le voilà désormais à Russin. Son rôle: lutter contre la pollution sonore. Avec un tel objectif, forcément, le radar acoustique séduit. «On croule sous les demandes», indique le Département du territoire (DT). C’est ainsi qu’après avoir œuvré en ville, celui qu’on appelle le radar «antibruit» débarque à la campagne. Pour une nouvelle phase de test. L’installation prévient l’automobiliste ou le motard si le seuil des 84 décibels est dépassé.
Des amendes en 2021
«Il s’agit des premières expériences en Suisse, précise le conseiller d’Etat à la tête du DT, Antonio Hodgers. C’est l’occasion pour nous d’éprouver cette nouvelle technologie.» D’autant que la mesure du bruit n’est pas évidente. «Il est difficile de mesurer de manière objective la pollution sonore. Contrairement à la vitesse. L’effet n’est pas le même si on est à 2 mètres ou 50 mètres de la source», poursuit l’élu Vert. D’où l’importance des tests.
«La prochaine étape, ce sont les amendes. Or, pour éviter qu’elles soient contestées devant les tribunaux, il faut que l’on ait une information fiable et juridiquement solide», explique Antonio Hodgers. A quand la mise en place des amendes? Normalement en 2021.
En attendant la répression, la prévention montre déjà des effets. «Ce système de radar aide le conducteur à prendre conscience qu’il doit se comporter différemment», souligne le conseiller d’Etat.
«Facteur de dégradation de la qualité de vie»
Le Touring Club Suisse (TCS), partenaire du Canton dans cette opération, confirme qu’«une conduite trop nerveuse fait autant de bruit que le trafic généré par 20 voitures qui rouleraient simultanément en ville, même lorsque le pot d’échappement est aux normes». En s’appuyant sur une étude menée en 2019, le TCS préconise de proscrire les accélérations et freinages marqués ainsi que l’autoradio à fond.
De son côté, Antonio Hodgers rappelle que «le bruit est un facteur important de dégradation de la qualité de vie en ville comme à la campagne». D’après un sondage, la moitié de la population genevoise dit subir le bruit. «Aujourd’hui, on doit vraiment s’attaquer à ce fléau!»